13 AVRIL 1958 –13 AVRIL 2022 : Il y a 64 ans la Glorieuse Equipe du FLN, l’ambassadrice algérienne
Des Algériens ont participé à la guerre de libération nationale, chacun à sa façon et surtout chacun selon ses moyens.
Et aujourd’hui, 13 avril 2022, on se souvient donc bien qu’il y a 64 ans, jour pour jour, naissait la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN), soit le 13 avril 1958.
En cette mémorable occasion, la Fédération algérienne de football rend hommage à l’un des plus beaux fleurons de la Révolution nationale, à savoir cette glorieuse équipe de la résistance qui a marqué l’histoire du football mondial et celui du combat pour la liberté.
Ils étaient plusieurs à se joindre à l’appel du FLN en « combattant sur les terrains » de football dont l’initiateur a été Mohamed Boumzerag.
Et il se trouve que l’un de ses membres, à savoir Mohamed Maouche anime d’ailleurs, aujourd’hui mercredi 13 avril 2022, une conférence au niveau du siège du quotidien El-Moudjahid pour rappeler l’itinéraire et l’histoire de ce que fut l’Equipe du FLN.
Aujourd’hui, c’est l’occasion pour les membres de la famille du football national afin de s’incliner en cette journée à la mémoire de tous ces valeureux footballeurs qui nous ont quittés et prient Le Tout-Puissant de prêter longue vie à Rachid Mekhloufi, Dahmane Defnoun et Mohamed Maouche, les trois derniers combattants de cette glorieuse équipe toujours en vie.
A l’occasion également, le Président de la Fédération algérienne de football et les membres du bureau fédéral souhaitent un prompt rétablissement à M.M. Mekhloufi et Defnoun, et saluent le dynamisme et la fidélité de M. Maouche qui poursuit toujours ses activités et affiche son dévouement pour le développement du football national.
L’histoire retiendra toujours
Le combats de ces hommes à travers le football a été aussi magique que retentissant, avec un palmarès tout aussi historique, prestigieux qu’éloquent de 91 matchs disputés entre 1958 et 1962 avec 65 victoires, 13 nuls et 13 défaites, 385 buts pour et 127 contre.
Deux mois avant le début de la Coupe du monde de football 1958, trente joueurs professionnels du championnat de France quittent l’Hexagone en vagues successives pour rejoindre le FLN. Un geste fondateur pour la future équipe nationale algérienne.
Le 15 avril 1958, la France apprenait l’étrange disparition de Rachid Mekhloufi, de l’AS Saint-Étienne, qui avait qualifié l’équipe de France pour le Mondial et faisait partie des quarante présélectionnés pour la Suède, de Mustapha Zitouni, également de l’équipe de France, de Boubekeur, Bentifour et Bekhloufi, tous quatre de l’AS Monaco, de Rouaï d’Angers, de Bouchouk et Brahimi du Toulouse Football-Club, et de Kermali de l’Olympique lyonnais. Neuf joueurs algériens qui avaient décidé de rallier Tunis où était installé le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), laissant derrière eux des carrières prometteuses.
L’idée de créer cette équipe révolutionnaire, qui deviendra l’ambassadrice de l’Algérie jusqu’à la fin de la guerre en 1962, est née, en 1957, au retour de Mohamed Boumezrag du Festival mondial de la jeunesse à Moscou. Brandissant le drapeau Vert et Blanc, une équipe de foot y avait représenté le sport algérien. Boumezrag s’est alors souvenu que, quelques années auparavant, un mois à peine avant le début de l’insurrection du 1er novembre 1954, une sélection d’Afrique du Nord avait battu la France par 3 buts à 1 dans un match organisé au profit des victimes du séisme d’Orléanville. Avec Mokhtar Arribi, entraîneur d’Avignon, avec Bentifour, avec le docteur Moulay, qui organisait les étudiants algériens, et avec Mohamed Maouche du Stade de Reims et également présélectionné pour le Mondial, il commence à mettre au point l’opération départ.
Bentifour part le premier pour San Remo en Italie. Deux jours plus tard, les trois autres Monégasques partent avec Rouaï pour Rome. Les cinq hommes rallient ensuite Tunis où ils seront rejoints par les quatre autres joueurs qui passeront par la Suisse, après un contretemps, car Mekhloufi, blessé, est hospitalisé à Saint-Étienne. C’est en route vers la frontière qu’ils apprennent que leur fuite est connue. Ils parviendront à passer en Suisse mais en oublieront de récupérer Maouche qui les attend à Lausanne et qui, sans information, décidera de rentrer à Paris. À Lyon, il apprend que ses amis sont passés. Il tente alors de revenir en Suisse mais se fait arrêter. Emprisonné, il ne sera pas jugé comme déserteur et terminera son temps sous les drapeaux dans les chasseurs alpins. Cela ne l’empêchera pas de continuer à organiser le départ d’autres joueurs et, le 2 novembre 1958, ils sont trente à Tunis.
Le FLN n’était pas au courant de l’initiative. Pourtant, Ferhat Abbas, président du GPRA, comprendra très vite l’importance d’avoir une équipe qui peut représenter à l’étranger l’image d’un peuple en lutte pour son indépendance , une équipe du FLN qui se couvrira de gloire entre 1958 et 1962 avec ces chiffres à l’appui: 91 matchs, 65 victoires, 13 nuls et 13 défaites, 385 buts pour et 127 contre.
Saïd Benmadi