3e visioconférence d’aide au peuple libanais : Des promesses en attendant du concret
Un an après l’explosion du port de Beyrouth et alors que le pays est plongé dans une grave crise politique et économique, Emmanuel Macron a ouvert la 3e conférence internationale d’aide d’urgence à la population libanaise. Cette visioconférence, qui rassemble l’ONU et 40 pays, a pour objectif de récolter plus de 350 millions de dollars. Le président de la République a annoncé, pour la France, une aide de 100 millions d’euros et l’envoi de 500 000 doses de vaccins aux Libanais. La France va apporter au Liban, dans les 12 mois, 100 millions d’euros de « nouveaux engagements, en appui direct à la population » et envoyer 500 000 doses de vaccins contre le Covid-19 dès le mois d’août, a annoncé Emmanuel Macron, mercredi 4 août, au début d’une conférence internationale d’aide au Liban, plongé dans la crise. Emmanuel Macron a, par ailleurs, accusé les dirigeants libanais de ne pas faire face à leurs responsabilités. Plongé dans une grave crise financière depuis la fin 2019, le Liban est en outre toujours privé de gouvernement depuis la démission d’Hassan Diab, et que Saad Hariri a renoncé à former une équipe gouvernementale. « Les dirigeants libanais sont redevables de la vérité, la transparence, à l’égard de leur population concernant l’explosion au port de Beyrouth », a insisté Emmanuel Macron alors que les conclusions de l’enquête n’ont pas encore été rendues, un an après la catastrophe. « La France et plusieurs autres pays ont coopéré pour apporter toutes les informations dont nous disposions. Nous sommes disponibles pour toutes les coopérations techniques qui seraient encore nécessaires dans cette enquête dont les conclusions sont attendues par toute la population libanaise », a souligné le président français. Le Liban, qui s’enfonce dans la pire crise économique de son Histoire, explique Myriam Berber,du service économie de RFI. Les Libanais se débattent au quotidien, dans un pays sans gouvernement, miné par la corruption. Ils manquent de tout, aussi bien de médicaments que de produits de première nécessité. La livre libanaise a perdu 90% de sa valeur face au dollar. Conséquence de la dépréciation de la monnaie, le pays est en défaut de paiement et le pouvoir d’achat des Libanais a fondu. Quant à l’inflation, elle atteint des sommets, autour de 85%. Et le chômage touche, désormais, 40% de la population active. Mais surtout, les services publics sont quasi inexistants, avec une corruption généralisée. L’État libanais arrive à peine à fournir de l’électricité quelques heures par jour. Le Liban est également frappé par une sévère pénurie de carburant. L’essence est aujourd’hui réquisitionnée pour les générateurs des hôpitaux, qui sont au bord de la rupture en raison de la pandémie de Covid-19.
R.I.