A cause du prix élevé du gasoil : La pêche en berne au Maroc (vidéo)
Un pêcheur anonyme vient de mettre en ligne une poignante vidéo. Celle-ci, filmée récemment au niveau du port de Tan-Tan, à l’extrême sud du Maroc, montre un port déserté et totalement à l’arrêt. L’ironie du sort fait que cette façade atlantique du Maroc fait partie des littoraux les plus poissonneux au monde grâce aux courants chaud du Gulf Stream, venus depuis l’Equateur, et traversant la Mauritanie, ainsi que le Sahara Occidental occupé. Les scènes désolantes de ce port s’expliquent par les prix trop élevés du gasoil, désormais proches de 20 dirhams le litre, ce qui rend impossible toute poursuite rentable de l’exploitation de ces richesses halieutiques. L’économie marocaine ne tient, et ne reste debout, explique ce pêcheur, que grâce à la pêche et à l’agriculture. Or, ces deux secteurs s’effondrent tout naturellement à cause des prix élevés du gasoil. Le royaume chérifien a déjà connu plusieurs grèves des transporteurs de marchandises, des bus et des taxis. Aziz Akhanouch, oligarque et ami du roi Mohamed VI, désigné premier ministre à la suite d’élections générales controversées, est à la tête du puissant holding Akwa, en charge de la distribution de carburant au Maroc. Il se trouve de ce fait au cœur d’un grave conflit d’intérêt. Cela ne l’empêche pas de mettre à profit les énormes bénéfices engrangés sur le dos des malheureux sujets marocains pour envisager une extension de ses activités commerciales et lucratives vers la Mauritanie il vient en effet de racheter Total Mauritanie, au lieu d’œuvrer à alléger les souffrances incommensurables de ses compatriotes. Ce rachat implique de facto un passage par le Sahara Occidental occupé. C’est du reste à cause de l’invasion par les FAR (forces armées royales), de la zone tampon d’El Guerguerat en date du 13 novembre 2020 que le conflit armé a repris. Ce n’est pas tout. Le Maroc a également été condamné au mois de septembre passé par la Cour européenne de justice, concernant ses nombreux contrats internationaux de pêche et d’exploitation du phosphate au Sahara Occidental. Cette décision de justice, récemment reprise en écho par la cour de justice africaine, finit même d’enfoncer le clou en soulignant en gras que le front Polisario est l’unique représentant du peuple sahraoui. Le port de Tan Tan a occupé jusqu’au 1996, le premier rang en matière de capture de poisson atteignant 300.000 tonnes par an. Cela donne un aperçu sur le manque à gagner que continue d’enregistrer le Maroc à cause de la politique prédatrice et égoïste de ses décideurs. Aveuglé par les éphémères bénéfices engrangés par le tandem Mohamed VI-Akhanouch, celui-ci donne carrément l’air de ne pas se rendre compte que la faillite frappe désormais aux portes.
Mehdi Ghayeb