A la faveur des orientations des pouvoirs publics : Le secteur de la pêche se régénère
Délaissé jusque-là, pour des raisons qui restent à définir en dépit de son grand potentiel, le secteur national de la pêche et des ressources halieutiques fait sa mue à la faveur des nouvelles orientations données dans ce sens par les pouvoirs publics.
Un dynamique caractérise ce secteur, au regard de l’intérêt que lui accorde l’Etat en tant que secteur économique, stratégique et créateur de richesses et de postes d’emploi, outre sa contribution à la sécurité alimentaire de notre pays.
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait d’ailleurs ordonné lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 03 octobre dernier, la prise de mesures d’urgence pour la relance du secteur de la pêche.
Ces mesures consistent à appuyer les professionnels de la construction navale dans tous les ports de pêche à travers l’attribution de fonciers favorisant l’extension de leurs entreprises et à accorder la latitude nécessaire à ceux qui activent dans ce domaine afin d’encourager l’initiative individuelle et promouvoir l’investissement dans la pisciculture, selon la même source.
Il s’agit également d’encourager les producteurs par tous les moyens disponibles à travers la création de coopératives halieutiques et de réduire de 19% à 9% le taux de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits halieutiques.
Non seulement : le chef de l’Etat a instruit de relancer les projets de construction navale avec les partenaires étrangers, notamment l’Espagne et l’Italie et de focaliser sur l’aquaculture et la pêche en haute mer pour booster la production halieutique.
Conscient de l’importance que revêt le secteur dans le renforcement de la sécurité alimentaire Hicham Sofiane Salouatchi, le ministre de tutelle, connu pour ses rencontres directes avec les professionnels du secteur, affirmait dernièrement l’élaboration d’un plan de développement de la production halieutique, dont l’objectif est de produire quelques 166.000 tonnes/an de poissons à l’horizon 2024.
La filière de la pêche hauturière sera renforcée à l’horizon 2024 par l’acquisition de 22 grands navires dotés d’équipements modernes afin d’atteindre les objectifs tracés par le secteur.
Les ports d’Annaba, de Tipasa et de Sidna Youchâa seront exclusivement consacrés à cette filière.
Il est également question, de la création et à l’accompagnement des petites et moyennes entreprises, au développement de l’aquaculture et au potentiel humain en lui assurant des formations nécessaires et à la prise en charge des volets sociaux et administratifs qui concernent les professionnels de la mer et enfin au développement du secteur de la construction navale par des compétences nationales.
Pour l’année en cours, le ministre Hicham Sofiane Salaouatchi a fait état de la consécration, de 1.000 micro-crédits au profit des jeunes diplômés des instituts de formation relevant du secteur de la Pêche et de l’aquaculture, et ce dans le cadre de l’orientation du gouvernement vers l’encouragement de l’entrepreneuriat.
Le département de la Pêche innove également en ce qui concerne le rapprochement administration-citoyens avec l’adoption d’un système informatique pour le suivi des doléances émanant des citoyens, assurant du transfert des requêtes aux services compétents en vue de leur prise en charge.
Cap sur la construction navale
Outre l’accompagnement des professionnels dus secteur, Sofiane Salaouatchi s’est fixé une autre priorité : l’extension de l’activité de construction navale à l’ensemble de la bande côtière algérienne», l’objectif étant de s’orienter vers une véritable industrialisation, selon un plan de développement sectoriel reposant sur des partenariats internationaux permettant de développer les ressources halieutiques qualitativement et quantitativement.
Il a dans ce sens annoncé début janvier en cours à partir de Tipasa l’affectation d’assiettes foncières au profit d’opérateurs actifs dans le domaine de la construction navale dans 12 wilayas du littoral national.
« La première évaluation du dossier de promotion de l’industrie navale, en application des instructions du président de la République, s’achemine vers la concrétisation progressive de cet objectif, à travers l’engagement d’affecter des assiettes foncières au profit des entreprises de construction navale au travers les ports et les zones d’activités de 12 wilayas côtières», avait-il en effet assuré dans une déclaration à la presse.
L’opération s’inscrit dans le cadre de la « stratégie du secteur de la pêche et de l’aquaculture visant à accroître les capacités nationales de production en ressource piscicole», a-t-il ajouté.
Un fait qui requiert, aux dires du ministre, «la promotion de l’industrie navale et son développement de manière à lui permettre de construire des navires ayant des caractéristiques techniques permettant la pêche en haute mer et par mauvais temps, et ayant une longueur de plus de 25 mètres au moins».
Le ministre a assuré, à cet égard, que la première phase de concrétisation de cette opération «est en cours», par l’octroi d’assiettes au profit de trois entreprises dans les wilayas de Boumerdes (Zemmouri) et de Tlemcen (Henine et Sidi Bouchaâ) pour élargir leurs activités.
Il a à ce propos, rappelé «la forte volonté de l’Etat pour concrétiser cet objectif », citant notamment la commission interministérielle (composée des secteurs de la Pêche, de l’Intérieur, de l’industrie et des Transports), dont le président de la République a ordonné la constitution, laquelle a donné lieu à l’installation de 16 commissions de wilayas qui travaillent actuellement d’arrache-pied pour assurer des espaces et des assiettes foncières, au niveau des ports et des zones d’activités, au profit des opérateurs dans le domaine de la construction navale.
« Parmi les recommandations du Président de la République pour développer le secteur de la pêche figure la contribution à la facilitation du travail des constructeurs de bateaux afin que nous puissions récupérer les capacités nationales », a-t-il indiqué, ajoutant que « nous comptons procéder à l’extension des ateliers de construction de bateaux en vue de doubler leur capacité productive grâce aux efforts de tous les partenaires ».
La stratégie du secteur vise également, à «promouvoir l’activité aquacole, en tant que 2ème facteur permettant de renforcer les capacités nationales en production halieutique».
Le secteur compte par ailleurs, sur l’aquaculture continentale, notamment le Tilapia, introduit sur les marchés de la capitale, en dépit d’une production limitée à près de 100 tonnes à l’échelle nationale», a souligné le ministre, assurant la possibilité de relever la production de ce type de poisson à de haut niveau et de généraliser l’expérience de la wilaya de Khenchela à d’autres wilayas de l’intérieur du pays.
Réactualisation de la législation en vigueur
Aucun volet n’est omis pour le développement du secteur de la Pêche y compris la législation en vigueur.
Ainsi, un projet de décret exécutif portant sur la mise en place de balise de positionnement à bord des navires armés et équipés pour la pêche afin de sécuriser les pêcheurs en cas d’évènements pouvant survenir en mer, a été examiné, jeudi dernier, par le gouvernement lors de sa réunion hebdomadaire, présidée par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane.
Selon un communiqué des Services du Premier ministre, ce projet de décret exécutif « fixe les conditions et les modalités de mise en place de balise de positionnement à bord des navires armés et équipés pour la pêche à l’effet de moderniser les pratiques de la pêche et sécuriser les pêcheurs en cas d’évènements malheureux pouvant survenir en mer ».
Il s’agit de l’installation d’un système de contrôle et de surveillance des zones et des flottilles de pêche « système de surveillance des navires de pêche (VMS) » et vise la protection et la préservation des ressources halieutiques, a ajouté la même source.
Ce dispositif sera obligatoire pour certaines catégories de navires de pêche, est-il précisé dans le communiqué.
Ce projet de texte intervient en application de la Loi n 01-11 modifiée et complétée, relative à la Pêche et à l’aquaculture, qui astreint les navires armés pour la pêche d’être équipés d’une balise de positionnement, a-t-on également souligné de même source.
Notons par ailleurs, qu’un groupe de travail chargé de la révision et l’enrichissement de la loi 01-11 relative à la pêche et l’aquaculture a été installé, récemment afin de répondre aux nouveaux défis du secteur.
Ce groupe de travail est composé de directeurs centraux du ministère de la Pêche, des sous-directeurs de l’organisation et des contentieux, de représentants de la Chambre nationale de la pêche et de l’aquaculture et d’un groupe de spécialistes et d’experts dans le domaine de la pêche.
Le groupe œuvrera, en outre, à l’adoption d’une série de modifications de la loi relative à la pêche et à l’aquaculture dans le souci de répondre aux nouveaux défis du secteurs, et ce, dans un projet de loi modifiée visant à répondre aux aspirations des professionnels du secteur et permettre la mise en œuvre de tous les axes contenus dans le plan d’action du secteur à l’horizon 2024.
Qui est Sofiane Salaouatchi ?
Nommé ministre de Pêche et des Productions halieutiques en juillet dernier, Hichem Sofiane Salaouatchi, malgré son jeune âge, né en 1983, est habitué à fixer la barre très haut. Les difficultés, les écueils, les imprévus, il les transforme pour en faire une volonté inaltérable.
Trilingue, ce père de quatre enfants dispose d’un CV pour le moins très étoffé. Le BAC en Sciences naturelles lui a ouvert les portes du succès. L’un derrière l’autre. Tous avec mérite.
Licence, Magistère puis Doctorat en Sciences de gestion, notre jeune ministre, a également obtenu un diplôme d’expert comptable finaliste délivré par le Conseil national de la comptabilité relevant du ministère des Finances.
Année après année, le jeune docteur continue sans répit sa conquête du savoir. La réussite à laquelle il noue une love story, devient son alter égo. Elle lui colle à la peau.
Enseignant-chercheur permanent depuis 2009 à l’Ecole des hautes études commerciales, enseignant chercheur à l’institut des Hautes études de sécurité nationale depuis 2015… et formateur des élèves officiers et des attachés de défense. Excusez du peu ! L’univers de M. Salaouatchi semble contenir plusieurs planètes.
Menant avec brio un cursus en arc-en-ciel, le Docteur se voit distinguer en 2019, avec un titre de Professeur en étant lauréat à la 41e session de la Conférence universitaire nationale. Les distinctions scientifiques n’ont pas tardé à venir
Au fil des années qui s’égrènent, le brillant universitaire a occupé plusieurs fonctions administratives et managériales dont président du Conseil d’administration du Cread depuis 2019 et, depuis la même date, président du conseil d’administration du Centre de recherche scientifique en langue et culture amazighe.
Bien avant, M. Salaouatchi était entre autres directeur adjoint de la formation doctorale, de la recherche scientifique du développement technologique et de la promotion de l’entrepreneuriat.
Il est également ancien directeur du développement technologique et de l’innovation au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, nommé par décret.
Durant sa carrière, M. Salaouatchi a élaboré plusieurs rapports et est auteur d’une vingtaine de publications.
Hichem Sofiane Salaouatchi est également sportif de haut niveau: Ancien champion d’Algérie de Karaté (kumitė) sous les couleurs du MCA (Mouloudia Club d’Alger).
Y.Y