Abandon des énergies fossiles : l’AIE et l’OPEP divisées
Les énergies fossiles sont à l’origine de 70 % des émissions de CO2. L’AIE recommande un arrêt des investissements dans ces énergies. Mais l’Opep ne partage pas cette vision qu’elle qualifie d’une option économique non viable. L’abandon rapide du gaz et du pétrole, selon l’AIE, dst une voie salutaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
A ce sujet, Francis Perrin, expert des questions énergétiques, ne voit pas la fin du pétrole pour bientôt. «Mais cette source d’énergie, qui est la plus importante au monde actuellement, perdrait beaucoup de terrain au profit de l’électricité, des énergies renouvelables et du gaz naturel. Ce ne serait plus l’énergie reine, ce qu’elle est actuellement et depuis un certain temps », précise-t-il.
«Lorsque vous privez l’entreprise d’investissements supplémentaires, vous avez des pics importants au niveau des prix », a déclaré Saad Sherida Al Kaabi, ministre de l’Energie du Qatar. Les pays membres de l’OPEP affirment que les prix du pétrole atteindront près de 200 dollars. « Les prix du gaz vont monter en flèche », a averti le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak.
Pour rappel, les investissements dans l’exploration et la production d’hydrocarbures ont chuté de 30 % en 2020, tombant à 380 milliards de dollars, leur plus bas niveau depuis quinze ans. Et aucune reprise n’est prévue cette année, prévient le cabinet Rystad Energy.
« La crise s’est traduite par 160 milliards de dépenses en moins pour les compagnies pétrolières et gazières l’an dernier, et les investissements vont rester à peu près au même niveau en 2021 », explique Olga Savenkova, analyste chez Rystad.
Yacine Bouali