Abdelkader Bensalah est décédé ce matin: Un homme au service de l’Etat
« Il ne disait jamais non quand il est sollicité pour une mission au profit de l’Etat » a rapporté un des proches d’Abdelkader Bensalah, en avril 2019. C’était au lendemain de la démission d’Abdelaziz Bouteflika de ses fonctions de président de la République.
Conformément aux dispositions de l’article 102 de la loi fondamentale. l’intérim au Sommet de l’Etat devait être assuré par le président du Sénat. Affaibli, à l’époque, par un cancer, il était difficile pour Abdelkader Bensalah d’assumer des charges aussi lourdes, dans une conjoncture politique complexe.
Pourtant, l’homme ne s’est pas dérobé face à ses obligations. Il s’est présenté, au Palais des nations le 9 avril 2019, pour être investi, par les deux Chambres réunies du Parlement, des pouvoirs constitutionnelles d’un chef d’Etat.
Il a administré les affaires courantes du pays pendant presque neuf mois, soit jusqu’à l’élection du président Abdelmadjid Tebboune le 12 décembre 2019.
Il a refusé alors de reprendre les commandes du Conseil de la nation et s’est retiré définitivement de la vie publique.
Il est décédé, ce matin, à près de 80 ans, des suites de sa maladie aggravée par une infection au coronavirus, selon la télévision nationale. Il aura gravité, la majeure partie de son existence dans les institutions de l’Etat à un niveau élevé de responsabilité. Né le 24 novembre 1942, il a été élu député de 1977 à 1989.
Il a été nommé, ensuite, ambassadeur d’Algérie en Arabie Saoudite jusqu’à 1993. Rappelé au pays, le HCE (Haut Comité de l’Etat) lui confie la mission de conduire la Conférence nationale de dialogue. Il est chargé de présider le Conseil national de la transition (CNT) de 1994 à 1997.
A l’issue des premières élections législatives pluralistes du 5 juin 1997, il élu président de l’Assemblée nationale, au nom du groupe parlementaire majoritaire, le RND en l’occurrence. Abdelkader Bensalah, membre fondateur de ce parti crée quelques semaines à peine avant les élections législatives, a cédé sa présidence a Ahmed Ouyahia, en septembre 1998.
En 2002, il est sollicité par le président Bouteflika, qu’il l’avait nommé au tiers bloquant, de prendre les rênes du Sénat après le décès Mohamed Cherif Messadia.
Il a préservé le statut de deuxième personnage dans la hiérarchie de l’Etat pendant 17 ans, grâce au plébiscite de ses pairs, à chaque renouvellement par moitié de la composante de la chambre haute.
Discret, pondéré, il est réputé être la « force tranquille » dans les hautes sphères de décision, auxquelles il vouait une fidélité sans faille.
Soulef Biskri