Abdelmadjid Tebboune : « le seul hirak auquel je crois est le hirak authentique et béni »
Depuis quelques temps, le Hirak est devenu une arme aux mains de tous ceux qui ‘n’avalent’ pas le fait de voir l’Algérie stable, travailleuse, unie. Tous les moyens ont été utilisés pour mettre à genoux l’Algérie nouvelle naissante, chacun tente de s’approprier ce qu’a réalisé le Hirak, en premier lieu, l’union de tous les algériens que d’aucuns voudraient voir éclater.
Les autorités, devant cet état de fait, se devaient d’être fermes et dissuasives, si elles ne voulaient pas voir s’écrouler tout l’édifice durement et difficilement construit depuis l’avènement de l’Algérie Nouvelle. Questionné au sujet de ce que certains qualifient d’arrestations d’activistes dans les rangs du hirak et d’entrave au travail des médias, le président Abdelmadjid Tebboune a apporté les réponses claires qu’il fallait, sans se dérober ni éluder un sujet.
« Le seul Hirak auquel je crois est le Hirak authentique et béni qui a spontanément rassemblé des millions d’Algériens dans la rue. Ce Hirak-là a choisi la voie de la raison en allant à l’élection présidentielle. Il n’a pas écouté le chant des sirènes qui le poussait à aller vers une période transitoire, et dix millions d’Algériens sont allés voter. Une minorité a refusé l’élection. Je pense que tout Algérien a le droit de s’exprimer, mais je refuse le diktat d’une minorité ».C’est par ces mots que Tebboune a répondu à la question concernant la nouvelle donne concernant le hirak. Le président déclare qu’aujourd’hui, dans ce qui reste du Hirak, il y a de tout, aussi bien ceux qui voudraient instaurer un Etat théocratique que ceux qui rejettent l’Islam : « les manifestants expriment peut-être une colère, mais ce n’est pas le Hirak originel, c’est hétéroclite », estime-t-il.
Alors qu’il avait tendu la main, au début de son mandat, pour rassembler tous les fils de l’Algérie, alors qu’il a reçu des gens du Hirak et compte cinq ministres issus du Hirak dans son premier gouvernement, Abdelmadjid Tebboune rappelle qu’il a continué à être critiqué, même après avoir relaxé 120 détenus. « J’ai continué à faire des gestes mais j’ai l’impression que cela a été interprété comme une faiblesse, les gens ont pensé qu’on était dos au mur, ils se trompaient », a-t-il ensuite déclaré.
Pour le changement de traitement sécuritaire du Hirak, le président rappelle que cela ne posait pas de problème tant que ce n’était qu’au stade des idées, mais lorsqu’il y a eu appel à la violence, c’était autre chose : « Pour moi, le manifestant et le policier qui maintient l’ordre public sont les enfants de la même République. Je n’ai pas le droit de les laisser s’affronter. D’autant plus que les appels à la violence étaient clairs », a-t-il aussi expliqué.
Enfin, concernant le fait que les mouvements « Rachad » et le « MAK »ait été déclarés officiellement mouvements terroristes, le président de la république affirme qu’ils se sont eux-mêmes déclarés comme tels, le premier en mobilisant tous azimut et en donnant des instructions pour affronter les services de sécurité, le deuxième pour avoir tenté d’agir avec des voitures piégées.
Tahar Mansour