Abdelouahab Benzaim : « l’importation des véhicules neufs est une action non réglementée »
Le sénateur FLN Abdelouahab Benzaïm, a qualifié la décision de l’actuel ministre de l’industrie, Ferhat Aït Ali, qui a opté pour l’importation des véhicules neufs, à 2 milliards de dollars, comme étant « une action non réglementée et illégalequi relève de sa propre initiative ».
Dans une déclaration exclusive à la Patrie News, Benzaïm, rappelle que, l’article 110 de la loi de finances pour 2021 autorise l’importation des véhicules de tourisme de moins de trois ans d’âge, par les particuliers résidents, une fois tous les trois ans, avec paiement des droits et taxes relevant du régime de droit commun et sur leurs devises propres, par débit d’un compte devises ouvert en Algérie.
« Le ministre de l’industrie doit respecter et appliquer cette loi qui est exécutoire » insiste notre interlocuteur, rappelant au passage les avantages des véhicules de moins de trois ans.
« Les algériens auront le choix d’importer le véhicule qui leur convient, mieux encore nous aurons des rentrées en devises pour le pays, et l’Etat va bénéficier de 2% de chaque importation, et ça va relancer également l’activité de nos ports.
En outre, pour les véhicules de moins de trois ans, je pense qu’ils sont mieux que les véhicules neufs qu’ils voulaient importer. Des véhicules qui répondent à toutes les normes de sécurités. Si l’importation de moins de trois ans sera effective, on aura au bout de six mois les mêmes véhicules qui circulent en Europe. Et le meilleur dans tout cela, ça va nous permettre d’économiser nos réserves de changes » a tenu à préciser M. Benzaïm
« Le seul rôle du ministère de l’industrie, c’est d’assurer le contrôle technique au niveau du port »
Dans le même ordre d’idée, notre sénateur rappelle que le président Tebboune a instruit le ministre de l’industrie à l’effet de libérer les cahiers des charges avant le 22 juillet 2020, concernant le secteur de la construction automobile, la production d’électroménagers, la production de pièces détachées, l’importation de véhicules neufs et l’importation d’usines usagées.
« Ainsi, si le président a demandé d’approvisionner le marché, il faut respecter et appliquer la loi, celle de moins de trois ans. Mais prendre unilatéralement une décision pour importer des véhicules neufs à 2 milliards de dollars, il faut passer par l’APN, et par le gouvernement. Ce sujet n’a pas été discuté ‘’ni au conseil du gouvernement ni au conseil de ministres ».
Dans une déclaration à la Radio national, Ferhat Aït Ali a déclaré que le moins de trois ans ne l’arrange pas, mais ce n’est pas son problème, c’est le problème du gouvernement » dénonce
Benzaïm, avant de rappeler que l’importation est un acte commercial, « c’est au ministère du commerce de le gérer. Ce n’est pas une société privée, il y a des règlements, les réserves de changes, c’est pour les médicaments, l’alimentation générale, c’est pour les nécessités des citoyens » insiste notre interlocuteur.
Pour étayer ses propos, notre sénateur affirme que l’importation des véhicules de moins de trois ans« permettra au pays de bénéficier de rentrées en devises de deux milliards de dollars et pour une période déterminée, en attendant de développer l’industrie automobile dans le pays. Il faut laisser également les gens importer les engins de moins de trois ans. Il faut laisser les gens travailler avec leurs argents. Avec le moins de trois ans c’est tout le monde qui est gagnant. L’Etat est gagnant sur tous les plans avec cette formule » affirme-t-il.
Par ailleurs, Abdelouahab Benzaïm, invite l’actuel ministre de l’industrie de revoir « sa fausse vision ». « Il a une fausse vision, qu’il doit débattre avec le gouvernement, avec le ministre des finances, avec le ministre du commerce, avec les partenaires, et avec les concessionnaires, pour arriver à une solution.Il faut appliquer la loi » prône le sénateur.
Enfin, à ce sujet, M. Benzaïm précise qu’il a programmé une question orale officielle au ministre de l’industrie, qui devrait s’exploiter, jeudi prochain au Sénat, sur ce sujet qui ne cesse de défrayer la chronique.
Yahia Maouchi