Abdelrahmi Bessaha économiste au FMI : les raisons de la diversification économique
Le diversification économique est inscrite au chapitre des priorités absolues du Chef de l’Etat. A ce sujet, Abdelrahmi Bessaha, expert international en macroéconomie précise tout de go, que la remontée des prix des hydrocarbures «n’est en aucun cas l’occasion de retarder de nouveau les réformes ».
En effet, si le trend haussier des prix du pétrole offre un complément de recettes extérieures, indique l’économiste dans une contribution à El Watan, «il peut en revanche contribuer à affaiblir la reprise, déjà ralentie par l’émergence du variant indien de la Covid-19 ». Le report des réformes, pour le Dr. Bessaha, «n’est pas une option car il ne ferait qu’alourdir le coût des réformes ».
Une plus grande diversification économique permettra, selon lui, de «mettre en place un nouveau modèle viable de création d’emplois. Un secteur privé compétitif opérant dans des secteurs variés contribuerait à la création de nombreux emplois productifs ». Il est aussi question de «protéger l’économie de la volatilité du marché mondial du pétrole. Une baisse des prix cause une déstabilisation de l’économie, un ralentissement de la croissance et de la création de l’emploi et un endettement domestique ou extérieur ».
En cas de hausse, «la gestion macroéconomique est rendue complexe et pose des problèmes d’absorption. Dans le même registre, l’économiste au FMI indique que la réduction de la dépendance vis-à-vis des recettes pétrolières grâce à une plus grande diversification économique est un « moyen important de favoriser une économie plus stable, de faciliter sa gestion et de se projeter dans l’avenir ».
Expliquant l’apport de la diversification, le Dr. Bessaha évoque le soutien à la croissance économique lorsque les ressources pétrolières seront épuisées. «Le pétrole étant une ressource épuisable, les flux de revenus pétroliers finiront par se tarir. Un investissement privé robuste est une alternative viable qui appuiera la croissance au lieu et place de l’état dont les investissements publics élevés ne peuvent plus être maintenus ».
De plus, cela «augmenterait la production non pétrolière. Un secteur d’exportation dynamique et diversifié contribuerait à préserver la viabilité du compte courant et constituerait une source plus stable d’accumulation de réserves ». Par ailleurs, l’économiste inscrit cette diversification dans l’objectif de répondre au processus de décarbonisation. Ce dernier est enclenché pour faire face au changement climatique et à la dégradation de l’environnement. L’Algérie, relève l’expert, «doit continuer à intégrer l’abandon progressif des sources d’énergie fossiles dans sa stratégie à long terme ».
Mohamed Ait Said