ENERGIE
Groupe SONATRACH
Activité Transport par Canalisation (TRC)
Un maillon incontournable de la stratégie de SONATRACH
Fait par Tahar Mansour et Mohamed Abdoun
Depuis plus de cinquante ans, la politique d’investissement de l’Activité TRC est guidée par les choix politiques et stratégiques de SONATRACH, véritable locomotive du développement économique de l’Algérie. Le rôle de l’Activité Transport par Canalisation, en tant que maillon opérationnel stratégique de SONATRACH, est d’optimiser les services apportés aux autres activités et aux partenaires, en amont et en aval de la chaine de valeur du Groupe, en développant le réseau de transport et en fiabilisant son exploitation en toute sécurité.
Pour ce faire, « L’Activité Transport par Canalisation (TRC) est en charge de l’exploitation des installations de transport des hydrocarbures liquides et gazeux, de la maintenance et du développement du réseau de transport de SONATRACH, dans des conditions optimums de sécurité et de protection de l’environnement », a précisé M. Amine Melaika, Vice-Président SONATRACH, chargé de l’Activité TRC. Le réseau de transport par canalisation s’est considérablement développé au fil des années et traverse la majeure partie du territoire national (présent sur 38 wilayas). Il s’étend aujourd’hui, sur près de 21000 kilomètres dont 53% sont dédiés au transport du gaz naturel.
TRC a pour missions principales :
- L’élaboration et l’application des politiques et stratégies en matière de transport des hydrocarbures par canalisation ;
- La gestion et l’exploitation des ouvrages de transport des hydrocarbures et des installations portuaires à quai et en haute mer ;
- Les études et la réalisation des projets de développement et de réhabilitation.
Outre ces missions, TRC assure également l’exploitation, la maintenance et le développement de la totalité du réseau de télécommunications du groupe.
Cartographie du réseau de TRC
Dans ce cadre, les capacités totales de transport de TRC sont de 405 millions de TEP/An. Le réseau de transport se compose de :
- 22 STC (7 pour le pétrole brut, 3 pour le condensat, 2 pour le GPL et 10 pour le Gaz Naturel)
- 40 canalisations (12 pour le pétrole brut soit 4 701 km ; 3 pour le condensat soit 1 718 km, 6 pour le GPL soit 3 229 km, 19 pour le gaz naturel soit 11 323 km) soit un linéaire total de 20 971 km de canalisations.
- 85 stations (34 pour le pétrole brut, 5 pour le condensat, 12 pour le GPL et 34 pour le gaz naturel).
- 127 bacs de stockage de pétrole brut et de Condensat, d’une capacité design de 4,2 Millions de Tep
- 02 Centres de Dispatching Liquides et Gaz
- 12 postes de chargement de pétrole brut et de Condensat à quai et 05 postes de chargement de pétrole brut en haute mer (02 à Arzew, 02 à Skikda et 01 à Bejaïa) de type SPM (Single Point Mooring), existent au niveau des terminaux marins dans les différents ports (Arzew, Bethioua, Bejaïa et Skikda).
La capacité de transport d’hydrocarbures de l’Activité Transport par Canalisation (TRC) est de 145 MTep/an pour le brut, 33 MT/an pour le condensat, 26 MT/an pour le GPL et 202 Milliards de Sm3 pour le gaz naturel, soit un total de 405 millions TEP/An.
Répartition par produit des capacités de transport en Tonnes équivalent Pétrole (TEP).
Consistance du réseau de transport :
Le réseau de transport de TRC est subdivisé en deux parties imbriquées et complémentaires :
- Le Réseau Nord : qui prend son départ des gisements et transporte les effluents vers le Centre Dispatching Hydrocarbures Liquides de Haoud El Hamra (CDHL) pour le pétrole brut et le condensat et vers le Centre National de Dispatching Gaz situé à Hassi R’Mel (CNDG) pour le gaz naturel et le GPL.
- Le Réseau Nord : qui assure le transport
- Du pétrole brut à partir du CDHL vers les raffineries et les ports d’exportation
- Du condensat à partir du CDHL et du gisement de Hassi R’mel vers la raffinerie de Skikda et les ports d’exportation
- Du gaz naturel à partir du CNDG vers le marché national les gazoducs destinés à l’exportation et les complexes de liquéfaction
- Du GPL à partir de Hassi R’mel vers les complexes de séparation.
« Le choix des tracés des canalisations obéit, aussi bien aux aspects liés à la sécurité des personnes et des biens et la préservation de l’environnement, qu’aux critères d’optimisation économique tenant compte des distances pour les raccordements aux installations de production et aux différents utilisateurs », nous a expliqué M. Melaika.
Organisation de l’Activité TRC
L’Activité Transport par Canalisation est composée de trois divisions, ayant chacune des tâches bien définies, et complémentaires.
- La Division Exploitation : Assure la coordination, l’exploitation et la gestion des ouvrages et canalisations de transport des hydrocarbures, la gestion, l’exploitation et l’entretien, la surveillance et le renouvellement des infrastructures portuaires des terminaux marins. Elle est chargée aussi de la veille aux opérations de chargement et déchargement des cargaisons des produits liquides au niveau des ports pétroliers d’Arzew, Bejaia et Skikda.
Parmi ses autres missions, elle s’occupe du suivi des opérations de maintenance des infrastructures portuaires, de la programmation des missions mensuelles d’inspection aériennes du réseau de la validation des programmes d’inspection des canalisations, en coordination avec les Directions Opérationnelles, le suivi de leur réalisation ainsi que l’interprétation des résultats d’inspection et leur confrontation avec la Division Maintenance.
La supervision, en temps réel, de l’ensemble des STC de l’Activité, la gestion de l’interface entre les clients et l’Activité Commercialisation dans les opérations de chargement et de déchargement, la facturation des quantités des hydrocarbures transportées (pétrole brut, condensat, GPL et gaz naturel) et l’enregistrement et la centralisation de tous les mouvements d’hydrocarbures liquides et gazeux, en élaborant des situations périodiques font aussi partie des activités très diverses de cette division.
La Division exploitation est en charge aussi de l’interface avec les Activités E&P, COM, LQS et RPC et autres acteurs concernés en matière de comptage, de comptabilité matière et de facturation, de l’élaboration et la gestion des contrats de transport des hydrocarbures signés avec les partenaires étrangers, de la mise à niveau des systèmes de comptage aux normes et standards internationaux, de la coordination et la mise en œuvre des programmes de maintenance et de répartition des ouvrages et canalisations de transport des hydrocarbures.
Enfin, elle assure également la gestion de l’interface avec l’Autorité de Régulation des Hydrocarbures pour ce qui concerne les concessions de transport des Systèmes de Transport par Canalisation, l’élaboration et le suivi de l’exécution des plans annuels, Investissement, Exploitation, Recrutement et Formation, …) en sus de la gestion des dossiers liés aux domaines juridiques et passation des marchés, des structures relevant de la Division.
- La Division Maintenance : La fonction exploitation du réseau ne peut être menée de manière optimale si elle ne s’appuie pas sur une maintenance régulière et spécialisée de ses différentes structures. Dans le but d’assurer cette maintenance et de permettre à la division exploitation d’assurer sa fonction dans les conditions optimums, des équipes professionnelles, à l’appui des procédures de maintenance spécifiques et un système de gestion de maintenance assisté par ordinateur (GMAO) ont été mis en place.
Des unités opérationnelles judicieusement réparties à travers le territoire national, rattachées au réseau de canalisations disposant des infrastructures et bases de vie destinées au personnel d’exploitation des stations de pompage/ stations de compression et autres ouvrages concentrés, assure la maintenance des niveaux 1 et 2 et peuvent intervenir de manière rapide pour répondre à toute sollicitation pour réparation ou maintenance.
Pour assurer la maintenance des niveau 3 et plus, la Division Maintenance s’appuie sur trois structures spécialisées dans les machines tournantes et dans la Réparation des Canalisations, situées à proximité du réseau de transport, soit à Laghouat pour la DML, à Biskra pour la DMB et à Arzew pour la DRC.
Dans ce cadre, la Division Maintenance est chargée de l’élaboration de la politique maintenance du réseau de transport (machines tournantes, canalisations, bacs de stockage), en relation avec la Division Exploitation, elle élabore les programmes d’inspection par racleurs instrumentés des canalisations et la validation des résultats ainsi que de l’exécution des plans de réparation issus des inspections des canalisations par outil instrumentés et équipement de ligne.
Elle s’occupe aussi de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de la protection cathodique des canalisations, de la surveillance de l’état de la protection cathodique, d’inspection de maintenance, de réparation et réhabilitation des canalisations et des équipements de ligne ; vannes de ligne, clapets anti-retour, soupapes de sécurité, gares de racleurs, postes de purge, système de protection cathodique, etc.
La coordination des opérations d’intervention sur le réseau de transport, l’optimisation des coûts de maintenance du réseau de transport, la participation à l’élaboration de la politique d’approvisionnement pour l’ensemble de l’Activité et la réalisation des opérations d’achats groupés communs pour l’ensemble des unités de l’Activité TRC font aussi partie des missions de la Division Maintenance.
Ceci en plus de la coordination de la gestion des moyens financiers, humains et logistiques de la Division, la participation avec les structures concernées de la Division Exploitation et de la Division Etudes et Suivi des Réalisations à l’élaboration des cahiers des charges des projets de développement à l’effet, notamment, d’optimiser l’intégrité des canalisations et la maintenabilité des machines tournantes. Elle assure enfin, le suivi et la coordination du dispositif de passation des marchés au sein de la Division Maintenance, en s’assurant du strict respect du cadre réglementaire.
« La division maintenance est au cœur de nos activités car nous exploitons un patrimoine physique important réparti sur de nombreux sites du territoire national », assure M. Melaika.
- La Division Etudes et Suivi des Réalisations : c’est une autre division indispensable à la bonne marche de l’activité transport des hydrocarbures et ses missions consistent en :
- L’arbitrage et la validation des PMT de la Division selon les objectifs et les priorités retenus
- La réalisation et le suivi des projets infrastructures de l’Activité y compris les études y afférentes
- La conduite des études et le suivi des réalisations des projets de développement et de réhabilitation des ouvrages de l’Activité
- L’optimisation des coûts et des délais de réalisation des projets
- La gestion de l’interface avec les structures internes et externes de la Société en matière de suivi des projets
- Le Reporting et l’interface avec les structures centrales en charge des projets et du business développement
- La gestion des moyens financiers et humains de la Division
- La contribution à la recherche dans le domaine d’intérêt de l’Activité.
Centres de Dispatching
L’activité TRC dispose de deux centres de dispatching, l’un pour les hydrocarbures liquides et l’autre pour le gaz. Ces deux infrastructures marquent la limite entre le réseau Sud et le réseau Nord :
- Centre de Dispatching des Hydrocarbures Liquides (CDHL) : implanté à Haoud El Hamra (Hassi Messaoud), le CDHL a une capacité de 1 400 000 barils/jours et assure la réception, le stockage ainsi que l’expédition du pétrole brut et du condensat vers les raffineries et les terminaux marins avec une souplesse d’exploitation et une flexibilité notables.
- Centre National de Dispatching Gaz (CNDG) : le CNDG est situé à Hassi R’mel et reçoit la totalité de la production algérienne de gaz naturel. Sa capacité est de 390 millions Sm3/jour.
Il assure l’acheminement de toute la quantité de gaz naturel reçue vers la zone industrielle d’Arzew par le biais de la nappe Ouest, la zone industrielle de Skikda par le biais de la nappe Est, la zone Centre via le GG1. Quant à la quantité destinée à l’exportation directe, elle est assurée par le GEM en direction de l’Italie et de la Slovénie, via le GPDF en direction de l’Espagne et du Portugal et vers l’Espagne aussi via Medgaz (GZ4).
Télécommunications
Comme annoncé plus haut, TRC est en charge de la gestion, de la maintenance et du développement de l’ensemble du réseau de télécommunications du groupe SONATRACH, qui s’étend sur 14 000 Km de câble à fibre optique. Elle utilise comme systèmes de supervision et de télécommunication la télémétrie et la télé-exploitation SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition) et les conduites centralisées, la télégestion de la protection cathodique, le réseau de la téléphonie interne de SONATRACH et le réseau informatique. Toujours dans le même sillage, TRC s’occupe de la radio VHF et HF, de la visioconférence, des lignes spécialisées à haut et très haut débit pour l’interconnexion des différentes structures de SONATRACH au Système d’Information de l’Entreprise et de la téléphonie fixe et mobile.
Politique HSE
L’activité Transport par canalisation s’accompagne malheureusement d’un certain nombre de risques liés aux produits transportés, à l’environnement agressif, où sont enfouies les canalisations, et aux agressions extérieures de par les activités des tiers, qui sont entreprises aux voisinages de nos ouvrages. Pour cela, SONATRACH /Activité TRC dispose d’une politique HSE et des Référentiels de management des risques élaborés aux normes et standards, à l’instar de ceux appliqués par les majors dans le domaine, déclinés au niveau de tous les STC dont l’objectif, demeure la maitrise des risques, la préservation de la santé, la sécurité des personnes et des biens, la protection de l’environnement en respect de la règlementation, des normes suffisamment établies en la matière et des meilleures pratiques.
L’Activité TRC s’est également dotée d’un Système de management HSE-ms qui régit la mise en œuvre des actions de prévention et d’évaluation des risques concourant à la maitrise des risques liés à l’exploitation et à la maintenance des installations en affirmant le Leadership, l’engagement et la responsabilité.
Ces trois axes enveloppent et garantissent le management du risque HSE, prenant en charge la santé au travail, la sécurité des personnes et des biens, la protection et la sauvegarde de l’environnement, les achats et services, la communication et la veille, la documentation, la formation et la qualification du personnel, en vue de l’élimination des risques , l’atténuation de l’amplitude des incidents et accidents pour les ramener à un niveau raisonnablement bas , en prévoyant des systèmes de gestion des situations des crises et des urgences, l’audit et la revue de Direction, devant amorcer le processus d’amélioration continue du niveau de maitrise des risques.
Perspectives
Il va de soi que toute politique de développement engagée par TRC va dans le sens de la mise en adéquation du réseau de transport avec les prévisions de production à moyen et long terme. Cette politique se base sur les plans de production prévisionnels à moyen et long terme des utilisateurs, les plans de développement des nouveaux périmètres d’exploitations (futurs utilisateurs), les capacités réelles et disponibles du réseau de transport ainsi que l’état de l’intégrité du réseau de transport.
Rencontre avec Amine Melaika, vice-président chargé de l’Activité TRC
Il est des rencontres qui vous marquent à vie. Celle du vice-président de SONATRACH-TRC, Amine Melaika en fait partie à coup sûr. Jeune cadre, identifié par SONATRACH comme « haut potentiel » depuis des années, formé à l’effet de prendre des grandes responsabilités par sa boite après en avoir franchi les différents échelons, il s’y dévoue corps et âme, au point d’en oublier pas mal de fois le dormir et le manger. Sa petite famille aussi.
D’ailleurs, après une passionnante rencontre de plus de deux heures, sans seulement avoir vu le temps passer, et à l‘issue d’un exposé sur l’activité clair, structuré et percutant, dénotant d’une parfaite maitrise de l’Activité Transport par Canalisation et de ses exigences, la seule et unique question qui me taraude l’esprit, fuse brusquement. Je la pose avec spontanéité, tant ce responsable maitrise l’art et la manière de mettre son entourage à l’aise, de susciter des débats à bâtons rompus : « Avec tout ce que vous faites, est-ce que 24 heures par jour vous sont suffisantes ? « Non ! » Sa réponse, tout aussi spontanée que directe cristallise, laisse voir, ce que sont, ou devraient être, les grands managers de l’Algérie de demain » si ce n’est qu’à travers une bonne organisation et une gestion du temps que nous nous disciplinons à asseoir et d’une délégation dans les règles de l’art.
D’ailleurs il y croit avec une foi sans cesse recommencée. Il croit surtout au phénoménal potentiel humain que recèle l’Algérie, à commencer par SONATRACH, cette société qui occupe une bonne partie de notre élite nationale.