Affaire de corruption entre les rois saoudien et espagnol : La loi islamique à la rescousse
Fait inédit, anecdotique et fort notable dans les affaires judiciaires suisses. Un juge helvétique fort connu, rapporte le journal espagnol « El Confidentia », a eu recours aux services d’un avocat libanais dont le nom n’est pas révélé dans l’article en question l’affaire, en revanche, vaut franchement le détour.
Traitée par le juge suisse Yves Bertossa, elle concerne le don d’une somme de 100 millions de dollars, équivalents à environ 83 millions d’euros, par le roi saoudien Abdallah Ben Abdelaziz Al-Saoud, à son homologue ibérique, le roi Juan Carlos.
Mais le plus Caucase dans cette affaire qui ne manque franchement pas de « piquant », c’est que le juge en question a dû recourir aux services d’un célèbre avocat libanais, non pas pour défendre son client, mais uniquement pour interpréter cette affaire selon la «charia » ou les préceptes islamiques.
L’objectif recherché, présumons-nous, est lié à la ligne de défense saoudienne pour laquelle la seule loi qui mérite d’être suivie est celle à caractère islamique.
C’est dire que Ryad semble avoir imposé sa vision à la justice suisse. Ce constat n’étonne que sommairement tout observateur averti.
La suisse est en effet peu regardante quand il s’agit de gérer très discrètement de grosses fortunes aux origines douteuses. Ses banques sont célèbres pour ça. Et, comme si ce traitement « VIP » n suffisait pas, voilà que l’Arabie Saoudite vient d’imposer ses propres lois à la justice suisse.
Pour ce juge, auquel nous souhaitons qu’il ne se prenne pas les pieds dans le tapis de prière, il est question de savoir s’il s’agit d’une affaire de corruption qualifiée, et si cet argent « infecté» est arrivé entre d’autres mains. Aux yeux de la loi, il pourrait être question de « blanchiment d’argent aggravé ».
Or, Ryad a décidé que cette affaire sera traitée selon ses propres lois et perceptions. Mieux, c’est à ce célèbre avocat qu’il revient, en dernier lieu, de trancher.
Finalement, même à l’ombre d’un Etat de droit, ou supposé comme tel, l’argent permet de s’émanciper de ces lois censées nous régenter tous autant que nous sommes.
Finalement, nous ne sommes pas tous égaux devant la loi. Pas en Suisse en tous ca…
Ali Oussi