Afin de sensibiliser le monde sur la cause sahraouie : Deux militants suédois parcourent à vélo 48000 kms à travers 40 pays
Deux militants suédois des droits de l’homme parcourent 48 000 km au volant de leurs vélos à travers 40 pays pour sensibiliser le tout public au Sahara occidental, la dernière colonie d’Afrique. Ils ont tous deux quitté leur emploi et ont décidé de consacrer 2 ans de leur vie à pédaler à travers le monde pour mettre en lumière l’une des terres occupées les moins médiatisées. Afin d’informer le tout public sur leur chemin, les militants prendront la parole dans des universités, des écoles, des centres pour la jeunesse et des bibliothèques. Ils insistent sur le rôle de la communauté internationale pour faire pression sur le gouvernement marocain afin qu’il adhère aux conventions internationales, cesse les violations de droits humains et organise un référendum qui permettrait aux peuples autochtones du Sahara occidental, les Sahraouis, de décider du futur statut de leur territoire. Ayant déjà voyagé au Sahara occidental occupé et aux camps de réfugiés dans le désert, l’objectif des militants est aujourd’hui de rectifier le déficit d’information et de connaissance sur l’occupation. Ils y parviennent en traversant à vélo des montagnes, des déserts et des environnements hostiles. C’est une tâche monumentale mais les militants sont déterminés à la mener à bien. Le 15 mai, les deux militants suédois des droits de l’homme, Benjamin Ladraa et Sanna Ghotbi, ont entamé leur tour du monde à vélo pour mettre en lumière le Sahara occidental, la dernière colonie d’Afrique. Le territoire est occupé par le Maroc depuis 1975 et la population autochtone sahraoui attend toujours un référendum sur l’indépendance que les Nations Unies et le Maroc leur ont promis en 1991. “La population est coincée dans des camps de réfugiés en plein milieu du désert attendant un référendum qui n’est toujours pas d’actualité. Nous avons tous les deux été sur place et vu le manque d’eau, la pénurie de nourriture et la souffrance provoquée par les blessures dues aux mines terrestres. Nous avons parlé aux membres des familles qui vivent dans la crainte constante de la sécurité de leurs proches, emprisonnés, torturés ou portés disparus dans le Sahara occidental. Il y a un blocus médiatique quasi-impénétrable qui fait que très peu de personnes connaissent le Sahara occidental”. – Sanna Ghotbi “En relevant un défi extrême; en traversant à vélo un cinquième des pays du monde sur une distance supérieure à la longueur de l’équateur, nous espérons que les personnes que nous rencontrons seront attentives. Nous souhaitons utiliser cette attention pour parler d’un peuple oublié dans un conflit oublié.” – Benjamin Ladraa Autour de 200 000 sahraouis vivent dans des camps de réfugiés en Algérie. Le World Food Program des Nations Unies estime que près de la moitié des enfants âgés de moins de 5 ans souffre d’anémie et un tiers de malnutrition. Une grande partie de la population sahraouie vit dans des territoires occupés dans lesquels l’emprisonnement, la torture et les disparitions sont des faits quotidiens. Le pays est divisé par le mur militaire le plus long du monde, s’étendant sur 2700 km. Le mur est entouré d’environ 10 millions de mines terrestres et il divise la population sahraouie entre ceux qui vivent dans les régions contrôlées par le mouvement Polisario et ceux qui vivent sous le joug marocain. Le Maroc ne laisse aucun journaliste, groupe de défense des droits de l’homme ou activiste entrer dans les zones occupées. “Dans la zone occupée du Sahara occidental, vous êtes sous surveillance constante. Si vous parvenez d’une manière ou d’une autre à y pénétrer, une police secrète vous suivra à quelques mètres près, où que vous alliez. Je me suis rendu dans la région en 2019 pour m’entretenir avec des activistes sahraouis et nous avons dû échapper à la police et nous cacher dans une maison sécurisée pour pouvoir nous parler et ne pas être arrêtés.” Ladraa L’objectif du projet #Bike4WesternSahara n’est pas uniquement de sensibiliser l’opinion publique sur le Sahara occidental mais aussi, de mettre une lumière importante sur tous ces incroyables sahraouis qui, malgré les obstacles, continuent de mettre leur vie en danger pour faire entendre leur voix et dire au monde ce qui se passe dans la dernière colonie d’Afrique.
R.I