Afin de « surveiller » l’Algérie : La boîte Communication & Institution au service du Maroc
La position inchangée de l’Algérie envers la question sahraouie, « une question de décolonisation » comme ne cesse de le mentionner l’ONU dans ses rapports, n’a jamais été du goût du Royaume chérifien.
Dans l’ombre notamment, les relais du Makhzen, pouvaient s’associer y compris avec le diable s’il le faut, contre l’Algérie.
Appuyés par leurs amis et alliés de toujours, les sionistes et les Français, font « de leurs mieux » afin de nuire à l’Algérie.
Maroc Leaks, en apporte des preuves tangibles, révélant ce lundi 28 décembre que dans leurs Research Data Management* (RdM), les services secrets marocains se sont appuyés fondamentalement sur deux institutions : Global Intelligence Partners (marocaine dirigée par Fouad Ali El Himma et Abdelmalek Alaoui) et l’Institut Thomas More, un think tank français de droite qui a longtemps désigné l’Algérie, « comme facteur de blocage contre l’intégration économique maghrébine ».
Suite à l’explosion du Printemps Arabe et la naissance du Mouvement 20 Février, le Makhzen a sollicité l’aide de la boîte « Communication & Institution », « premier cabinet de conseil indépendant spécialisé en lobbying et en affaires publiques », selon la présentation donnée dans sa page web.
Parmi ses objectifs se trouve l’étroite surveillance de tout ce qui concerne l’Algérie et le Front Polisario.
“Monitoring sur l’Algérie” est le nom de code donné par cette société de lobbying au travail visant à déformer l’image de l’Algérie et du Front Polisario et édulcorer celle du Maroc en France et ailleurs.
Dans une lettre envoyée le 23 février 2011 à Fayçal Laaraichi, président à l’époque de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision et de Soread 2M (sté d’études et de réalisations audiovisuelles), Mourad El Rhoul précise les détails du contrat qui lie le cabinet Communication & Institution au Makhzen.
Voici le texte intégral de cette lettre :
A : Faycal Laraichi
De : OLP/GR CONFIDENTIEL
Le : 23 février 2011
Note pour la mise en place d’un dispositif de veille sur internet pour le RdM : blogs, forums, et réseaux sociaux (Twitter, Facebook….)
1 – Les objectifs définis :
• auditer sur la durée l’image du pays concerné, véhiculée par les propos tenus online par les internautes
• mesurer les conséquences de ces derniers en matière d’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers
• identifier les éventuels risques d’image majeurs, pour anticiper les mesures correctives à mettre en place
• localiser (tant que faire se peut) les principaux émetteurs (tentatives de déstabilisation, etc.)
• synthétiser l’ensemble de ces informations dans un reporting hebdomadaire ou mensuel simple d’accès, synthétique et opérationnel
• proposer un système d’alertes en «temps réel» pour agir rapidement en cas de menaces
2 – La mise en œuvre :
C&I propose d’externaliser la stricte recherche sur internet des commentaires sur les blogs et autres à une société spécialisée. Mais dans un souci de sécurité et de confidentialité, les analyses seraient faites par notre équipe de consultants.
A partir des données brutes fournies par ce prestataire, l’équipe de C&I fournira au RdM les alertes et analyses appropriées selon vos désidératas.
Compte tenu de la difficulté que nous avons rencontré à trouver des prestataires qui acceptent ce travail de veille sur internet pour un « pays » dans le contexte actuel, et du refus de plusieurs prestataires sous prétexte de « flicage » ou autres arguments de ce type, nous pensons qu’il conviendra de limiter strictement les demandes faites au prestataire à la recherche et à l’alerte.
Un contrat de confidentialité sera signé avec le prestataire.
3 – La prestation de veille :
Afin de pouvoir assurer la meilleure efficacité à ce service, nous vous proposerons plusieurs outils qui vous permettront d’une part de bien évaluer l’importance des « chats » sur internet sur vos sujets, pour les relativiser mais aussi pour en tirer les conclusions utiles à votre mode de gouvernance.
Parmi ces outils :
-un suivi de mots clefs préalablement définis sous forme de tableau de bord synthétique quantitatif ;
-les « key facts » qualitatifs ;
-un système d’analyse à partir de graphiques ;
-des « verbatims » et des liens pointant vers les sources les plus représentatives des tendances suivies ;
-l’identification de signaux faibles.
Ces outils seront adaptés peu à peu à votre demande et à vos désidératas dans un souci de plus grande efficacité.
4 – Méthodologie :
L’étalonnage des « mots clefs » est essentiel dans ce type de travail : nom du pays, nom du chef de l’Etat, des principaux dossiers en cours, des membres du gouvernement etc….
Puis le « périmètre » sera défini ensemble et pourra évaluer dans le temps (pour commencer : les 30 sources les plus représentatives actuellement sur le net)
Tout cela sera « paramétré » avec les équations de recherche, les pages de résultats Google, Facebook, Twitter, blogs pour chaque équation portant sur vos demandes.
Les résultats obtenus sont ensuite analysés par nos consultants et, après mise en forme, envoyés au RdM.
Un système d’alerte immédiat est également mis en place en cas de besoin.
5 – Estimation budgétaire :
Nous prenons pour l’instant comme hypothèse que sont surveillés uniquement les « commentaires » en français (une langue) ; et que le nombre de sites à « monitorer » est raisonnable. En cas de crise une réévaluation du budget par le prestataire est possible et serait fait après votre accord préalable
Le budget demandé par le prestataire serait de : 3 à 5 K€ pour la définition du «paramétrage » le premier mois uniquement.
Puis sur une base régulière mensuelle, 5 K€ pour la surveillance et 1 à 2 K€ pour l’alerte régulière.
Soit au total un budget hors taxes de 7 K€ mensuels pour le prestataire soit 84 K€ annuels HT environ (budget à affiner en fonction de vos désidératas)
C&I intégrerait cette nouvelle prestation dans son système de monitoring hebdomadaire.
Source : Maroc Leaks, 28 déc 2020