AGE de la FAF/ 75 voix pour, 13 voix contre: Charaf Eddine Amara, rafle la mise
Avec une écrasante majorité, Charaf Eddine Amara, a été élu à la majorité absolue. Suite à l’opération de vote qui a concerné 88 votants, 75 membres ont dit « oui »alors que 13 d’entre eux ont voté contre.
Avec ce chiffre qui dénote le passage avec tous les honneurs, Charaf Eddine Amara, vient de succéder à Kherredine Zetchi pour un mandat olympique de quatre années pour servir avec abnégation et honneur le football algérien qui a besoin d’être débarrassé des embûches qui l’ont inhibé pour aller de l’avant.
Avec l’arrivée de l’heureux élu, la fédération aura non seulement fière allure mais saura également propulser la balle ronde algérienne au firmament des nations.
Charaf Eddine Amara, avait pour rappel, fixé ses priorités à la tête de l’instance fédérale à travers un programme axé sur la réforme, la modernisation et la performance pour, selon lui, remettre le football national sur les rails.
Intervenant lors d’une conférence de presse organisée mercredi soir à Alger, le nouveau patron de la FAF avait en effet, dévoilé un programme ambitieux articulé sur onze points, dont les plus importants sont une réforme structurelle de la FAF, le développement du football professionnel et amateur, ainsi que la formation des acteurs de la discipline.
«Notre candidature est le fruit d’une réflexion largement murie. Nous sommes porteurs d’un programme de reformes dont nous sommes convaincus qu’elles répondront aux nécessités de l’heure», a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « toutes les réformes envisagées visent à moderniser profondément notre mode de fonctionnement et de gouvernance avec la recherche systématique de la performance et de l’excellence.»
Pour lui, les priorités seront d’abord la mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA, «sous peine de graves déconvenues», avant de s’attaquer à d’autres chantiers tels que les textes régissant le jeu, l’amélioration du système de compétition et la relation complexe entre les sociétés sportives par actions (SSPA) et les clubs sportifs amateurs (CSA).
«Nous devrons pérenniser un nouveau modèle viable. C’est là le domaine de l’institutionnel et ce n’est ni limitatif ni exclusif», a-t-il assuré.
Faisant le diagnostic du football national, le président du Conseil d’administration de la SSPA CR Belouizdad depuis trois saisons, a estimé que «tous les clubs professionnels algériens sont en faillite à cause d’un déficit structurel en termes de modèle économique», soulignant que «le professionnalisme doit être et non une nécessité».
Concernant la formation, Amara a indiqué que dans le cas de son élection à la tête de la FAF, les moyens et prérogatives de la Direction technique nationale et le Collège technique national seront considérablement
«Enfin, nous œuvrerons à instaurer une véritable diplomatie du football. Elle sera le prolongement naturel et la résultante de la bonne gouvernance, un de nos piliers dans l’ensemble de notre stratégie», a-t-il soutenu.
Doucement mais sûrement….
Juriste, financier, manager de choc mais la « zenitude « incarnée, linguiste mordu de poésie et féru de littérature arabe, française et anglaise, Charaf Eddine Amara, est à la tête d’un grand holding public profilé pour la réussite entrepreneuriale et la prospérité financière.
Et pourtant, le président du mythique club de football CR Belcourt et du groupe Madar depuis sa création en 2017 sont peu connus du grand public, alors même que l’omnium est, hors Sonatrach, le plus grand contributeur aux recettes du Trésor public.
Ni polytechnicien ni énarque, mais juriste, businessman, linguiste, mélomane, bibliophile et stylographile, et par-dessus tout un bigorexique, au sens d’addict au foot sans en être pratiquant, à la tête du mythique CRB de Hassan Lalmas.
Un manager-entrepreneur et un redresseur, pas de torts bien sûr, mais d’une entreprise sclérosée comme l’historique Société nationale de tabac et allumettes qu’il met rapidement sur orbite de la performance. Une vieille dame qui a certes un bas de laine rempli de louis d’or, mais qui est aussi un géronte cacochyme qu’il va vite rajeunir pour la transformer en holding prospère, celui du bien-nommé Madar, un des plus importants contributeurs publics aux recettes du Trésor.
Et, derrière le manager, l’homme qui ne perd ni son sourire chaleureux ni son sens de l’humilité. Charaf Eddine Amara, est un personnage quelque peu atypique dans le petit cercle des grands patrons publics algériens.
De Ferphos, une des plus importantes entreprises minières en Afrique (numéro 5 mondial en termes de volumes d’exportation de phosphates) à la SNTA, l’avocat qu’il est par ailleurs s’est forgé une réputation de gestionnaire visionnaire et rigoureux.
Cadre dirigeant et directeur de la division Stratégies et portefeuilles à Ferphos, il est ensuite directeur général-adjoint du complexe de tabac d’El Khroub, deux expériences pilotes qui auront préparé le lit de sa nomination à la tête de la SNTA, à cinquante ans bien tassés !
La persévérance paie
A la SNTA, en 2015, le chantier est alors énorme : restructurer, redresser et redéployer, telle était la mission impérative qui attendait un homme dont le cursus universitaire, le parcours professionnel et le profil psychologique ne le destinaient pas à accepter la situation de confort qu’offrait une entreprise qui gagnait « mécaniquement « de l’argent en vendant un produit objet d’une demande permanente.
En somme, Amara Charafeddine n’était pas du genre à se satisfaire d’une situation de rente facile et à pantoufler dans le confort douillet d’une société qui ne pouvait pas, dans le pire des cas, perdre de l’argent.
Remettre à plat les structures, tailler dans les coûts, nouer des partenariats stratégiques, tel était donc le défi qu’il s’était fixé dès sa prise des manettes du cigarettier national.
Revivifier la SNTA, voilà le grand challenge ! Un défi d’autant plus stimulant à relever que le cigarettier historique, qui n’avait qu’une « blonde « et une « brune « dans sa besace commerciale, s’inscrivait dans un marché mondial en pleine mutation, avec des leaders mondiaux qui ont pénétré en profondeur le marché algérien déjà pris d’assaut par la contrebande.
Des géants avec des méthodes managériales éprouvées, des stratégies marketing de «rouleaux compresseurs «, et surtout un portefeuille de produits composé de dizaines de marques reconnues et dominant le monde du tabac à l’international.
Juriste et gestionnaire de double formation universitaire de haut niveau, en Algérie et en France, ce manager parfaitement anglophone arrive donc, dans ce contexte spécifique, à la tête de la SNTA.
Le fils de la zone minière de Ouenza, habitué par ailleurs aux missions de stratégie et de développement des affaires pour le compte de sociétés internationales, est partisan du principe « gagnant-gagnant « au sein de l’entreprise.
Il savait qu’avant de restructurer en profondeur, il fallait remettre en cause des situations de rentes acquises, et notamment assécher les centres et les niches de charges. Bien entendu, en garantissant en même temps que le résultat positif serait au rendez-vous et que le salarié n’allait rien y perdre, bien au contraire.
Ce fervent de littérature arabe, française et de langue anglaise est tout aussi bien consommateur régulier d’essais en tout genre.
A l’instar d’Arturo Perez-Reverte, quand il veut savoir, il cherche dans les livres, eux à qui la mémoire ne fait jamais défaut. Et, à l’image de Jules Renard, quand il pense à tous les livres qu’il lui reste encore à lire, il a la certitude d’être encore heureux.
F.Z