Agression des militants sahraouis par les autorités coloniales marocaines : Enième rapport accablant d’Amnesty Internationale
L’ONG Amnesty Internationale vient d’épingler une fois de plus les autorités coloniales marocaines. Dans un communiqué daté de ce 27 mai, l’ONG exige en effet des enquêtes indépendantes et impartiales concernant les exactions dont sont régulièrement victimes de nombreux militants sahraouis activant pacifiquement dans les territoires occupés. « Les autorités marocaines doivent enquêter de toute urgence sur les allégations selon lesquelles la police et les forces de sécurité auraient brutalement agressé cinq militantes sahraouies, a déclaré Amnesty International aujourd’hui. L’organisation a enquêté sur les circonstances entourant les attaques, qui ont eu lieu lors de cinq incidents distincts les 15 et 16 avril, dans la ville de Boujdour au Sahara occidental », lit-on notamment dans ce document dont nous avons obtenu copie. « Zeinab Babi, Embarka Al Hafidhi, Fatima al-Hafidhi, Oum Al Moumin Al Kharashi et Nasrathum (Hajatna) Babi ont été prises pour cible après leur participation à des manifestations pacifiques pour l’autodétermination sahraouie et après avoir exprimé publiquement leur soutien à Sultana Khaya, une éminente personnalité sahraouie activiste. Des policiers marocains et des agents de sécurité en civil ont battu les femmes avec des bâtons et leur ont donné des coups de poing et de pied. Une femme a perdu connaissance et a dû subir une intervention chirurgicale reconstructive à la main. Deux des femmes ont déclaré avoir été agressées sexuellement ». ces accablantes accusations sont loin de s’être arrêtée là. Tant s’en faut.« Cinq semaines après ces effroyables attentats, les autorités marocaines n’ont toujours pas levé le petit doigt pour enquêter. Ces femmes ont exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et de réunion et pourtant elles ont été brutalement agressées, les laissant avec des coupures, des ecchymoses et, dans au moins un cas, des os brisés », a déclaré Amna Guellai, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ». L’ONG déplore au passage l’inacceptable impunité dont jouit Rabat pour des raisons somme toute faciles à deviner. « Jusqu’à présent, les auteurs ont joui d’une totale impunité. Au lieu de demander justice pour ces femmes, les autorités marocaines ont posté des agents de sécurité devant leurs maisons, les empêchant de sortir. Nous exhortons les autorités marocaines à mettre fin au harcèlement et à la violence contre les militants sahraouis et à lancer des enquêtes immédiates et impartiales sur toutes les allégations de torture et autres mauvais traitements par la police marocaine et les agents de sécurité ». et d’enchainer sur un cas emblématique qui continue d’occuper les devants de la scène médiatico-politique. »Sultana Khaya et sa famille sont assignées à résidence depuis novembre 2020, période au cours de laquelle les autorités marocaines les ont soumises à de multiples violations graves des droits humains, dont le viol de Khaya . Les cinq militantes étaient dans les rues de Boujdour, la plupart d’entre elles se dirigeant vers la maison de Sultana Khaya pour participer à des manifestations pacifiques sur son toit lorsqu’elles ont été attaquées séparément par des groupes d’agents de sécurité marocains ». et d’ajouter que « L’un des incidents les plus graves s’est produit le 16 avril, lorsque la police marocaine a arrêté Zeinab Babi, sans lui dire pourquoi, alors qu’elle se trouvait dans un taxi en direction d’un supermarché. Deux policiers ont frappé et donné des coups de pied à Zeinab dans la voiture sur le chemin du poste de police. Au poste de police, quatre policiers ont interrogé Zeinab au sujet de son activisme, tout en l’insultant et en la frappant et en lui donnant des coups de poing par intermittence ». les harcèlements et agressions se font au quotidien de plus en plus pressants, oppressants et violents : « Le même jour, cinq agents en civil ont arrêté Embarka Al-Hafidhi alors qu’elle se dirigeait avec son fils vers la maison de Sultana Khaya pour participer à un rassemblement pacifique. Les agents ont battu Embarka, et certains ont déchiré ses vêtements et l’ont touchée à l’aine ». il est de la sorte urgent que cessent ces intimidations et agressions, et que soient également relâchés tous les détenus politiques, à commencer par ceux dits de Gdeim Izik.
Ali Oussi
Morocco/Western Sahara: Investigate targeted assault on Sahrawi women activists