Ahmed Atatf répond au Mali : « Des propos ignobles »
Dans une mise au point , le ministre des affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a, dans un discours prononcé, ce lundi lors du débat général de l’Assemblée générale des Nations unies, a tenu à remettre les pendules à l’heure.
Dans son discours, le chef de la diplomatie algérienne a critiqué les déclarations « inappropriées » d’un représentant d’un pays voisin (le vice-premier ministre, le colonel Abdoulaye Maïga) les qualifiant de « propos bas » et de « déclarations ignobles » indignes du prestige des Nations unies.
S’adressant à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies, Ahmed Attaf a souligné que l’Algérie ne se laissera pas influencer par de telles déclarations et que son pays continuera à répondre dans un langage « poli et sophistiqué » qui reflète les liens profonds qui unissent l’Algérie aux pays et aux peuples de la région, relevant que « l’Algérie n’est nullement affectée ou ébranlée par des facteurs circonstanciels transitoires ».
Le ministre a noté que l’Algérie a une forte volonté et continue à tendre la main à tous ses frères de la région pour construire un partenariat basé sur la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous.
Soutien aux pays du Sahel
Dans cet ordre d’idées, Ahmed Attaf a affirmé l’entière solidarité de l’Algérie avec les pays et les peuples de la région, notant que la sécurité et la stabilité du Sahel font partie intégrante de la sécurité et de la stabilité de l’Algérie et de l’Afrique du Nord.
« L’Algérie estime que la stabilité de la région est liée à la réalisation du développement durable, à la réduction de la pauvreté et à la lutte contre les phénomènes du terrorisme et du changement climatique, qui affectent gravement la région», a-t-il déclaré.
Sahara occidental, dernière colonie en Afrique
Concernant la question sahraouie, Ahmed Attaf a souligné que l’Algérie continue à soutenir les efforts des Nations unies et de son envoyé personnel pour parvenir à une solution politique qui garantisse au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.
Et d’affirmer que la colonisation au Sahara occidental est voué à disparaître, quelle qu’en soit la durée, et que les droits légitimes du peuple sahraoui trouveront leur voie tôt ou tard. A cet effet, le chef de la diplomatie a mis en garde contre tout fait accompli. « L’Algérie n’accepte aucune tentative d’imposer un fait accompli » a-t-il déclaré, soulignant que « le peuple sahraoui continuera à défendre son droit à l’autodétermination et que l’Algérie continuera à soutenir ses droits ».
Une solution lybo-libyenne
Concernant la situation en Libye, Ahmed Attaf a réitéré la nécessité de s’attaquer rapidement au fléau de l’ingérence étrangère qui spolie les ressources du pays et accentue les divisions au sein de la population.
« Les Libyens ne pourront s’unir et parvenir à la réconciliation nationale qu’en mettant fin à ces interventions étrangères », a-t-il déclaré. Il a réitéré le soutien de l’Algérie au peuple libyen dans sa quête d’organiser des élections libres et de parvenir à un consensus national qui ouvrira la voie à l’édification d’une Libye unie et stable.
En ce qui concerne le continent africain, Ahmed Attaf a souligné que l’Algérie aspire à trouver des solutions locales pour le développement durable et la résolution des conflits.
« L’Afrique a besoin de solutions locales qu’elle développe elle-même et s’appuie sur son potentiel interne pour désamorcer les conflits et parvenir à la stabilité », a-t-il déclaré, appelant les Africains à investir dans les technologies modernes telles que l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables, et de continuer à travailler sur la réforme des institutions financières internationales afin d’assurer une meilleure représentation des pays africains dans le système financier mondial.
R.N.
