Alger
La stèle Maurice Audin inaugurée
La stèle à la mémoire de Maurice Audin, assassiné par les parachutistes français, a été officiellement inaugurée ce matin à la place éponyme à Alger, en présence du fils du martyrs de la Révolution algérienne, Pierre Audin, et du wali d’Alger. Le fils du militant de la cause algérienne a exprimé sa « fierté » de se retrouver sur cette place qui porte le nom, de son père, « un partisan de l’indépendance de l’Algérie », a-t-il souligné. Intervenant, le wali d’Alger a souligné que cet « important » geste qui confirme la consécration de « la grandeur et la bravoure de Maurice Audin qui a sacrifié sa vie pour la cause algérienne ».
Pierre Audin qui avait reçu son passeport algérien après 55 ans d’attente, est en visite en Algérie depuis une semaine, multipliant les conférences et les rencontres. L’inauguration de la stèle de Maurice Audin est tout un symbole de l’Algérie combattante, pluriel, multiculturel et multiconfessionnel. Pour rappel, Maurice Audin, qui a été déclaré mort le 21 juin 1957 à Alger, a été arrêté le 11 juin 1957 au cours de la bataille d’Alger, il disparaît et meurt assassiné à une date inconnue. Son corps n’a jamais été retrouvé. Un crime reconnu par la France officielle.
La première reconnaissance officielle est faite en 2014 par le président François Hollande, sans toutefois rendre publics les documents le confirmant. Il a fallu l’élection d’Emmanuel Macron pour que les choses prennent une nouvelle tournure. Dans un hommage, en septembre 2018, à Josette Audin, veuve du mathématicien et militant de la cause algérienne, enlevé et assassiné par l’armée française en juin 1957, le président Macron a reconnu que Mauric Audin « avait été torturé puis exécuté ou torturé à mort par ceux qui l’avaient arrêté » soulignant que la plainte pour enlèvement et séquestration que Josette Audin déposa alors « achoppa, comme d’autres, sur le silence ou le mensonge des témoins-clés ». Il a encore rappelé que « l’enquête fut définitivement close en 1962 par un non-lieu, en raison des décrets d’amnistie pris à la fin de la guerre d’Algérie, qui mirent fin à toute possibilité de poursuite ». Dans cet ordre d’idées, l’Association Josette et Maurice Audin a affirmé, en marge de l’inauguration de la stèle, qu’elle fera des démarches pour que l’exécutif français fasse pression sur les anciens militaires afin qu’ils ouvrent leurs archives personnelles ainsi que celles qu’ils ont privatisées. Dans ce contexte, le ministre des Moudjaihidine et ayants droits, Laïd Rebigua, a révélé, avant l’inauguration du buste Maurice Audin, avoir donner des instructions pour que soient entreprises les recherches sur les lieux où le corps du chahid pourrait avoir été enterré par ses bourreaux.
Salim Farouk