Algérie/France : les faux calculs électoraux de Macron
Nous n’allons pas dire que le président français ne sait pas ce qu’il dit, mais ses calculs électoraux par la bêtise ne le mèneront nulle part, car s’il mise sur les fils de harkis pour se faire réélire, il se trompe lourdement.
Car, même si leurs parents avaient trahi leur pays et leur peuple, nombreux sont ceux qui se savent algériens, donc honnis par les français et ils savent surtout qu’ils sont tout juste supporté.
La première leçon que n’a pas tirée Emmanuel Macron, c’est que cela fait bientôt 60 longues années que l’Algérie a arraché son indépendance et les harkis qui les ont suivis ainsi que leurs enfants sont toujours mal considérés, ils sont sur la touche, personne ne veut leur donner la moindre chance pour s’intégrer, on leur fait sentir partout qu’ils sont toujours des étrangers, qu’ils ne seront jamais les bienvenus. Ils le savent, ils en souffrent,
En même temps, il veut caresser la droite française dans le sens du poil pour tenter de rafler quelques voix et, alors, il s’attaque frontalement à l’Algérie de manière hautaine pour un simple citoyen mais irresponsable pour un chef d’Etat.
Dire que la Nation Algérienne n’existait pas avant la colonisation française est un déni d’histoire et la preuve d’une volonté délibérée de rabaisser tout un peuple qui a souffert durant 130 années d’un génocide perpétré par les français.
Macron se demande si la nation algérienne existait avant la colonisation, nous lui demanderons donc de nous éclairer et de nous expliquer d’où vient le nom de ce pays ? Il parle de plusieurs colonisations auparavant, alors d’où venons-nous ?
On parle de peuple Amazigh et on leur reconnait d’être les véritables habitants de l’Algérie (pas seulement, attention), et la quasi-totalité du peuple algérien est amazigh, qu’il jette un coup d’œil sur les appellations de personnes ou de lieux à travers l’ensemble de l’Algérie, d’est en ouest et du nord vers le sud, tous les noms des lieux et des villes sont amazigh ou ont une connotation amazighe.
Les amazigh sont une nation, les amazigh sont les algériens actuels, vous les avez trouvés partout en Algérie, vous avez tenté de les exterminer, ils vous ont chassés de chez eux, si vous n’y croyez pas, lisez l’histoire, demandez à ceux qui savent et ils vous répondront.
Alors inutile de se poser pareille question, la réponse est là, bien en vue : nous ne sommes pas tombés avec la dernière pluie, nous sommes un peuple fier, libre, vous nous avez opprimés un temps mais nous vous avons chassés de nos terres.
Maintenant, essayer de se rallier les petits-enfants de harkis en leur disant qu’ils n’ont jamais existé et, au même moment faire un appel du pied à la droite française en cassant du bois sur le dos de l’Algérie sont deux actions contraires et incompatibles, même un débutant en politique verrait que c’est suicidaire politiquement.
Dire ensuite que vous entretenez d’excellentes relations avec le président Abdelmadjid Tebboune mais … est pour le moins irresponsable car vous parlez d’un président d’une république libre et indépendante, élu de manière transparente et qui n’a de compte à rendre qu’au peuple qui l’a élu.
Au fait, nous attendons avec impatience le jugement qui sera rendu à l’encontre d’Alexandre Benalia et nous aimerions encore plus connaitre tout le dossier, surtout ce qui n’a pas été dit et qui concerne la présidence française.
La relation mémorielle entre l’Algérie et la France n’a pas été faussée par les algériens, elle l’a été par la France qui détient toutes les archives depuis le 1er jour de la colonisation jusqu’à l’indépendance en 1962, publiez ces archives et nous verrons qui utilise ‘cette rente mémorielle’ dont vous parlez.
Dites-nous la vérité sur les enfumades de douars entiers, sur les génocides qui ont duré 130 années, sur les disparus, sur les exécutions sommaires, sur tout ce que vous avez fait subir au peuple algérien pendant toutes dures années.
Non monsieur le président de la république française, nous ne venons pas de nulle part, nous sommes un peuple, des amazighs purs et fiers de notre appartenance, notre président n’obéit à aucun lobby, contrairement à de nombreux pays qui se disent ‘démocrates’, l’Algérie a toujours été notre pays et nous avons notre propre civilisation, beaucoup plus ancienne et plus pure que de nombreuses autres.
Quant à la relation commerciale présente entre nos deux pays, nous pensons que nous gagnerons beaucoup en la rompant et en nous tournant vers d’autres partenaires qui nous vouent un respect mutuel et qui ne nous fourguent pas des sangliers dans le blé que nous achetons chez eux.
Tahar Mansour