Algérie/Italie : L’excellence des relations entre les deux pays se confirme
La présidente du Conseil des ministres italien, Mme Giorgia Meloni, a achevé ce lundi, une visite de travail et d’amitié en Algérie, entamée dimanche, à la tête d’une importante délégation ministérielle.
Mme Meloni a été saluée à son départ à l’aéroport international Houari-Boumediene, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, et des membres du gouvernement.
Au deuxième et dernier jour de sa visite de travail et d’amitié en Algérie, Mme Meloni a supervisé en compagnie du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la signature entre l’Algérie et l’Italie d’une déclaration conjointe à l’occasion du 20e anniversaire de la signature du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, et quatre (4) mémorandums d’entente dans plusieurs secteurs, et ce à l’occasion de la visite de travail et d’amitié en Algérie de la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Mme Georgia Meloni.
Le Président Tebboune et Mme Meloni ont supervisé, par ailleurs, la signature de deux mémorandums d’entente entre le Groupe Sonatrach et le groupe italien ENI, le premier portant sur l’amélioration des réseaux de raccordement énergétique entre l’Algérie et l’Italie, et le deuxième sur la coopération technologique pour la réduction du torchage de gaz, la valorisation et autres techniques de réduction des émissions.
L’Agence spatiale algérienne (ASAL) et son homologue italienne ont signé un mémorandum d’entente portant sur la coopération dans le domaine des activités spatiales à des fins pacifiques.
Les accords signés couvrent également un mémorandum d’entente entre le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et la Confédération économique et industrielle italienne.
Dans un point de presse conjoint animé avec la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, le président de la République s’est félicité, de «la convergence de vues autour de la nécessité de s’engager à œuvrer ensemble, afin de contribuer à l’instauration de la sécurité et de la paix, plus particulièrement dans notre région méditerranéenne».
«Ce que j’ai relevé est que les positions de Mme Meloni concernant plusieurs questions régionales, reflètent un grand rapprochement des visions», a assuré à ce propos le chef de l’Etat.
«Nous avons fait part de notre extrême inquiétude à l’égard des multiples foyers de conflits qui menacent la paix et la stabilité dans le monde et engendrent des crises préoccupantes aux répercussions négatives sur la sécurité alimentaire, notamment sur le continent africain», a-t-il soutenu.
Le président de la République a, en outre, indiqué que l’accent avait été mis sur «la nécessité de parvenir à une solution consensuelle pour la crise libyenne, qui repose sur l’organisation d’élections et l’appui au processus de réconciliation nationale, dans le cadre du dialogue inclusif parrainé par les Nations unies».
Concernant la situation au Mali, M. Tebboune a insisté sur l’impérative «mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, et nous avons exprimé notre volonté commune de coordonner les efforts pour l’accompagnement des frères au Mali, et leur fournir un appui politique et financier assuré par la communauté internationale, à travers le renforcement du rôle de la mission onusienne -Minusma-».
Evoquant la question du Sahara occidental, le Président Tebboune a salué «la position positive et pondérée de l’Italie prônant une solution juste pour cette question, conformément aux résolutions de l’ONU, en vue de permettre au peuple sahraoui de jouir de ses droits légitimes».
«Il a été convenu d’apporter un soutien à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU Staffan de Mistura et à la mission onusienne pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso)», a poursuivi le président de la République.
La question palestinienne a également été évoquée lors de cette rencontre, ainsi «la position constante et de principe de soutien au peuple palestinien et de défense de ses droits légitimes à l’établissement d’un état indépendant avec el Qods pour capitale, a été réaffirmée», a-t-il indiqué, soulignant la nécessité d’amener l’occupation sioniste à se conformer aux décisions et résolutions onusiennes et à mettre fin aux exactions répétées commises à l’encontre du peuple palestinien qui subit toujours des agressions incessantes».
Le Président Tebboune a exprimé le souhait que «l’Etat de Palestine puisse cette année devenir membre à part entière de l’ONU».
Le projet du nouveau gazoduc, « extrêmement important »
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a également évoqué e nouveau projet de gazoduc entre l’Algérie et l’Italie, qui revêtait «une importance extrême» et «sera réalisé en peu de temps», pour permettre à l’Algérie d’exporter outre le gaz, l’électricité, l’ammoniac et l’hydrogène.
S’exprimant lors d’un point de presse avec la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, le président Tebboune a indiqué que «la durée de réalisation de ce projet est laissée à l’estimation des techniciens.
« Néanmoins, je crois qu’elle sera courte, d’autant que nous nous sommes mis d’accord sur le projet de gazoduc et avons signé un accord à son propos aujourd’hui, pour le lancement de l’étude puis la réalisation», a-t-il soutenu.
Après avoir rappelé que ce gazoduc acheminera outre le gaz, l’électricité, l’hydrogène et l’ammoniac, le président Tebboune a réaffirmé «l’importance extrême de ce projet qui érigera l’Italie en hub de distribution de ces produits énergétiques vers l’Europe».
Le président de la République a, par ailleurs, salué la coopération stratégique entre les deux pays dans le domaine énergétique. L’Algérie, poursuit le président Tebboune, «est considérée comme un fournisseur principal et nous souhaitons passer à une nouvelle étape avec les Italiens car l’Italie sera un hub pour la distribution de l’énergie (électricité, gaz, ammoniac et hydrogène) vers l’Europe».
De son côté, Mme Meloni a souligné l’importance de sa visite de travail et d’amitié en Algérie, qui intervient à l’occasion du 20e anniversaire de la signature du Traité d’amitié et de bon voisinage entre les deux pays, ajoutant que son pays aspirait à «l’augmentation des exportations algériennes de gaz vers l’Italie et, partant, de l’Algérie vers l’Europe».
Elle a fait savoir que l’Algérie et l’Italie étudiaient, à cet effet, la réalisation d’un nouveau pipeline qui permettrait aussi de transporter de l’hydrogène et de l’électricité, soulignant que son pays souhaitait diversifier son partenariat avec l’Algérie, notamment dans les domaines des infrastructures numériques, des communications, de la biomédecine, de l’industrie et des énergies renouvelables.
La responsable italienne a ajouté que dans le contexte de la crise énergétique que traverse l’Europe, l’Algérie peut «devenir un leader aux niveaux africain et mondial, et l’Italie est la porte d’entrée pour la fourniture de cette énergie à l’Europe».
En réponse à une question sur la nouvelle loi algérienne sur l’investissement, la présidente du Conseil des ministres italien a affirmé que ce cadre juridique boostera les investissements étrangers et italiens en Algérie, indiquant que «plusieurs sociétés italiennes souhaitent aujourd’hui établir des projets en Algérie, qui est un pays important et un partenaire stratégique».
Mme Meloni a également évoqué «le plan Mattei» pour le développement de la coopération entre l’Italie et l’Afrique, affirmant que dans un premier temps, l’attention sera portée sur la région de la Méditerranée, «l’Afrique du nord étant prioritaire, notamment l’Algérie, partenaire essentiel, le plus stable et le plus stratégique».
«Nous considérons que l’Algérie est un partenaire très important dans le cadre du plan Mattei pour l’Afrique, ce projet ambitieux lancé par le gouvernement italien et basé sur un modèle de coopération à équidistance avec les pays de la rive Sud de la Méditerranée, en vue de transformer plusieurs crises de l’heure en nouvelles opportunités et en un potentiel nouveau», a-t-elle ajouté.
Mme Meloni a exprimé la volonté des parties algérienne et italienne à établir un modèle de coopération à même de réaliser une coopération satisfaisante pour les deux parties, soulignant que l’Algérie est considérée comme premier partenaire commercial de l’Italie sur le continent.
R.N