Algérie/Italie : Sonatrach et Eni signent un accord dans le domaine du Gaz
La coopération dans le domaine du Gaz, entre Sonatrach et le groupe Italien «ENI», déjà historique, s’est élargie à la faveur de la signature ce lundi, entre les deux Groupes, d’un accord qui permet d’accélérer le développement des projets de production de gaz naturel, en conjuguant les efforts des deux sociétés, et d’augmenter les volumes de gaz exportés en utilisant les capacités disponibles du gazoduc Enrico Mattei (Transmed)».
Cet accord paraphé en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et du premier Ministre italien Mario Draghi, permet, selon un communiqué de Sonatrach, rendu public, aux deux sociétés de «fixer les niveaux des prix de vente de gaz naturel, en ligne avec les conditions du marché, pour l’exercice 2022-2023 conformément aux clauses contractuelles de révision des prix», avance le communiqué.
Il confirme la «forte» collaboration entre les deux sociétés aussi bien dans les activités d’exploration et de production d’hydrocarbures que dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables, telles que l’énergie solaire, l’hydrogène, les biocarburants, le captage, le stockage et l’utilisation du CO2, note le communiqué.
C’est également un gage d’Eni, partenaire stratégique, de poursuivre ses investissements avec Sonatrach et de renforcer sa présence en Algérie.
Le groupe rappelle que la relation commerciale avec Eni, qui est l’un des clients les plus importants de Sonatrach, remonte à 1977, «le contrat de vente de gaz naturel a permis de lui fournir, ces deux dernières décades, un volume totalisant plus de 300 milliards de mètre cube à ce jour».
Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, avec une capacité d’exporter jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz/an.
Le contrat de vente de gaz entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour l’approvisionnement du marché italien pour une durée de huit (8) années fermes jusqu’en 2027, en plus de deux années optionnelles supplémentaires.
Des relations « solides »
«Les relations algéro-italiennes sont solides, anciennes et stratégiques, et nous travaillons afin de les renforcer et de les consolider davantage», déclarait le président Matterella à l’issue d’un entretien avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tenu lors de sa visite à Alger.
«Un tiers du gaz utilisé par l’Italie vient d’Algérie, plus de 200 entreprises italiennes y ont réalisé des travaux d’infrastructures, nous sommes présents dans le secteur agroalimentaire. C’est une relation complète à 360 degrés», a commenté l’ambassadeur d’Italie à Alger, Giovanni Pugliese pour qui, la visite du président Mattarella en Algérie a été «un grand succès et a eu une grande visibilité».
En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout).
L’Italie a constitué en effet, durant le premier trimestre 2021, la première destination des exportations algériennes de gaz avec un volume total de 6,4 milliards de mètres cubes (m3), soit une progression de 109% par rapport à 2020.
Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien ENI, présent depuis 1981 en Algérie.
Le 20 mars dernier, rappelle-t-on, Sonatrach et ENI ont annoncé une importante découverte de pétrole brut dans le périmètre de recherche Zemlet El Arbi, dans le bassin de Berkine, après avoir réalisé avec succès le forage du 1er puits d’exploration dans ce périmètre.
Fin 2021, les deux partenaires avaient signé à Alger, un contrat dans les hydrocarbures, portant sur un investissement de 1,4 milliard USD et une production de 45.000 barils/jour, et un accord stratégique dans les énergies renouvelables.
Les deux parties travaillent actuellement sur une douzaine de projets aussi bien dans l’exploration que dans la production des hydrocarbures.
«L’Italie aspire à augmenter son approvisionnement énergétique, notamment en gaz auprès de ses partenaires internationaux dont l’Algérie qui est +un fournisseur fiable+», soulignait récemment à Alger le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di-Maio, suite à une audience qui lui a été accordée par le président Tebboune.
Cela «confirme la valeur stratégique du partenariat entre les deux pays», a souligné alors le diplomate italien.
De son côté, le PDG de la compagnie italienne ENI, Claudio Descalzi, s’est dit, lors de récentes entrevues à Alger avec le ministre de l’Energie et des Mines, «très satisfait» du partenariat avec la Sonatrach, qualifiant l’Algérie de partenaire «de confiance» et «crédible», en exprimant son «très vif intérêt à continuer à investir en Algérie».
Avec le PDG de Sonatrach, M. Descalzi a surtout échangé sur les possibilités «à court et à moyen terme» susceptibles «d’augmenter l’approvisionnement de l’Italie via le TransMed».
A rappeler que le président Tebboune, avait reçu, le 1er avril en cours, un appel téléphonique de M. Draghi, avec lequel il a évoqué «l’état des relations bilatérales solides et les moyens de les renforcer ainsi que le développement de l’action gouvernementale».
En vue de renforcer davantage cette coopération bilatérale, le Premier ministre italien a «accepté l’invitation du Président de la République de visiter l’Algérie dans les meilleurs délais».
M.M.H