Par Nasser Bettiche
A peine l’agitation ayant accompagné et suivi la visite du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en Russie s’est-elle apaisée dans les médias et les milieux décisionnels, que les observateurs ont été surpris par une autre visite d’Etat du Président Tebboune, celle en République populaire de Chine à l’invitation de son homologue Xi Jinping, ce qui fait que, pour la première fois, un président algérien est reçu dans deux grandes capitales en moins de deux mois.
Outre le volume d’accords et de protocoles d’entente qui ont été signés en cinq jours entre les parties algérienne et chinoise, cette visite comporte des implications politiques très profondes, notamment à la lumière de la situation mondiale actuelle, caractérisée par des tensions sans précédent, et un alignement clair sur la scène internationale concernant la guerre russo-ukrainienne.
Le discours du président de la République sur la nécessité de mettre en place un nouvel ordre mondial multipolaire, et sa critique publique et directe du cours pris par la mondialisation et ses institutions, notamment le Fonds monétaire international, et sa volonté d’intégrer la Banque des BRICS, ainsi que ses autres positions de principe, indiquent une nette évolution du discours et de la pratique politique et diplomatique dans le cadre de la mise en place de ‘’l’Algérie Nouvelle’’, d’autant plus que le président Abdelmadjid Tebboune a su, en moins de trois ans, redonner à l’Algérie sa position naturelle de pôle actif au niveau régional et international, après de nombreuses années de stagnation, d’isolement et de récession.
La reprise par notre pays de sa place naturelle sur la scène régionale et internationale trouve ses justificatifs et preuves dans la réalité, et cela devrait suffire, pour ceux qui voudrait encore installer le doute, de lire les articles et commentaires de la presse internationale sur les relations de l’Algérie avec l’étranger, pour s’assurer que l’Occident, en particulier, a pris conscience de l’ampleur du changement dans la gestion des affaires de l’État en Algérie, dont les responsables n’emploient plus les outils et moyens traditionnels en rapport avec le monde extérieur.
Ainsi, et outre la Chine, la visite du président de la République en Turquie et sa rencontre avec le président Erdogan, une fois de plus, démontre l’importance de l’entente politique entre les deux pays, notamment en ce stade crucial du conflit entre l’Est et l’Ouest.
L’Algérie a choisi ses amis et continue de renforcer ses relations avec eux, pour le bien de tous, mais en retour elle préserve la doctrine du non-alignement, et n’utilise pas ses relations avec l’un pour nuire à l’autre… en fait, toute l’histoire de notre pays est basée sur la contribution à la construction d’un monde avec moins de tension, plus sûr et juste, et cela n’arrivera pas tant que les peuples continueront d’être soumis à l’occupation et à la persécution, comme c’est le cas en Palestine et au Sahara Occidental.
Nasser Bettiche
Député à l’Assemblée populaire nationale
Membre du Comité central du Parti du Front de libération nationale