Algérie :Mise en œuvre du programme d’actions du gouvernement et les écueils à surmonter.
Maintenant que le programme d’actions du gouvernement vient d’être adopté par le parlement , dans ses deux chambres, celui ci doit absolument être rapidement mis en œuvre , pour répondre aux nombreux défis qui se posent à la nation Algérienne .
Ce programme d’actions est avant tout un programme politique , devant passer à une une vitesse de croisière supérieure, pour sa réalisation.
Il doit être, maintenant, dans certains passages, expurgé du lexique sur lequel se sont longuement attardés nos députés , qui lui ont parfois reproché, à juste titre d’ailleurs , des formulations qui ne permettent pas, dans certains segments, de le mesurer ou de l’évaluer dans le temps.
Le programme d’actions du gouvernement doit être deglobalisé, individualisé , budgétisé par secteur, et décentralisé .
Une telle méthode d’administration et de gestion, doit absolument faire appel à des instruments de planification , pour inscrire ce programme d’actions, dans un budget de l’Etat pluri annuel .
On doit absolument dire que ce programme d’actions n’est rien d’autre qu’un programme de développement, devant réaliser un certain nombre d’objectifs , dans le temps et dans l’espace.
Tout programme de développement, doit être aussi accompagné par la promulgation de nouveaux dispositifs législatifs , indispensables à la réalisation d’un certain nombre d’objectifs, inscrits dans le programme d’actions du président de la république .
Ceci dit , il convient maintenant de recenser l’ensemble des dispositifs législatifs nouveaux urgents à promulguer, pour ne pas hypothéquer la réussite de ce programme d’actions.
Les délais doivent être fixés pour chaque secteur , qui doit accompagner chaque projet de loi , des textes d’application, devant éviter les dérives d’un temps passé, où on a promulgué des lois , pour ensuite oublier, dans un tiroir, les textes d’application, rendant inévitablement caduque , des dispositifs législatifs vitaux pour la nation , qui n’ont jamais été mis en œuvre .
Ce programme de développement, sera, sans aucun doute, doté d’un budget , recensant le nombre d’actions inscrites, appelées à être réalisées dans le temps, selon un calendrier et un échéancier, bien précis .
Dans ce programme d’actions , on pourra recenser les opérations susceptibles d’être lancées, rapidement, en réalisation, et celles nécessitant des études de maturation , pour passer à la phase réalisation .
C’est dans ces conditions organisationnelles, que l’on pourra recenser le nombre d’actions du programme du gouvernement, et les délais nécessaires, pour leur réalisation .
Sur le plan de la forme , il est recommandé d’individualiser ce programme d’actions, par décret présidentiel , opposable à chaque secteur.
Une telle démarche doit répondre à des exigences de transparence et de lisibilité, devant garantir le maximum de réussite , au programme du président de la république.
Par ailleurs , la réunion des Walis, s’est soldée , aussi , par des recommandations qui doivent être formalisées , en programme d’actions du gouvernement, pour éviter de leur faire subir, le même sort , que les réunions passées, où de nombreuses recommandations sont restées de simples vœux pieux , que personne n’a pu réaliser .
C’est pourquoi, la réunion des Walis ne doit pas se terminer, sans suites, comme celles d’antan . Il est impérieux de transmettre ces recommandations à un collège d’experts , pour arrêter, formaliser et budgétiser les actions à mettre en œuvre , au niveau de l’échelon décentralisé .
La réunion des Walis doit être formalisée, par un programme d’actions, devant faire l’objet d’un arbitrage gouvernemental, pour réaliser les recommandations du président de la république , en matière de réduction des déséquilibres urbains et spatiaux, en matière de développement et d’aménagement urbain , qui reste malheureusement, le parent pauvre de l’administration .
Le développement des zones sahariennes et frontalières, constitue une des fragilités importantes , devant être corrigées dans le programme d’actions du gouvernement, pour garantir un meilleur équilibre et une plus grande maîtrise, dans l’administration des territoires.
La modernisation reste la seule voie de salut , devant mettre l’Algérie sur orbite de l’innovation, des nouvelles technologies et de l’Etat de droit .
Cependant, il est regrettable de constater que certains secteurs n’avancent pas à la cadence voulue, et ils tardent à faire leur mue , tournant le dos à la modernité , tirant vers le bas, avec beaucoup de réticences.
L’Algerie traverse une période difficile, en tous points de vue, et cela doit nous imposer de la rigueur, de l’organisation et de la discipline , pour mener notre pays à bon port, loin des turbulences et de la cacophonie des politicards de salon, qui prêchent en eau trouble.
Le chômage et l’emploi , sont deux dossiers importants et stratégiques, sur lesquels le gouvernement est tant attendu , pour apporter une certaine accalmie , dans le volet social.
Sur le plan mondial, les produits alimentaires ont connu une augmentation d’environ 35 % , érodant sérieusement le pouvoir d’achat des citoyens.
La mise en place , par le gouvernement, de mécanismes de soutien des couches sociales , les plus défavorisées, doit exprimer incontestablement, sur le terrain , une solidarité sociale, devant permettre de réduire l’extension de la pauvreté , dans la société .
La mondialisation qui a introduit l’interdépendance des économies, acculées par une pandémie, qui a réduit l’investissement et la croissance , ne manqueront pas de laisser des traces indélébiles sur le tissus social, fragilisé et durement éprouvé, par une augmentation importante des prix à la consommation .
Des défis importants se posent à tous les gouvernants du monde, qui sont interpellés , pour leur prise en charge urgente , pour le bien être des populations .
La fin de l’année 2021 et l’année 2022, seront des années charnières et difficiles, devant mettre à l’épreuve les gouvernants du monde , interpellés, pour aller au chaudron d’une ébullition sociale , et au chevet d’une population, qui attend des mesures concrètes, des pouvoirs publics .
L’Algerie est déjà passée à l’action, en mettant en place un programme, qui doit ,surtout , réaliser de lourdes réformes structurelles , multisectorielles , devant mettre fin à une économie de rente, mortelle , devant nous prémunir contre de futures turbulences sociales, politiques et économiques.
Tous les créneaux créateurs d’emploi, doivent être aussi redynamisés et soutenus par l’Etat , notamment pour le secteur privé , durement éprouvé , par deux années de récession , résultant d’une pandémie redoutable .
L’investissement a connu un arrêt brutal, dont l’origine est liée à plusieurs facteurs, notamment une absence de stratégie de nos gouvernants passés, et une période de confinement , qui a plongé toutes les économies mondiales, en hibernation .
Le projet de loi relatif à l’investissement, doit absolument soutenir les investisseurs , sur les créneaux stratégiques, pour booster la croissance, devant rendre nos territoires, plus attractifs, pour capter le maximum d’IDE, qui contribuent ,de manière significative, au développement et à la croissance .
Sur le dossier des exportations , le terrain reste encore jonché d’une multitude d’embûches bureaucratiques , selon les aveux de plusieurs exportateurs , nécessitant en urgence, la mise en place d’un nouveau juridique, devant réduire les procédures, notamment le secteur bancaire qui doit accompagner les exportateurs à l’étranger , pour les soutenir de manière plus efficace .
Il est également recommandé de tenir des réunions , à haut niveau , de manière périodique , pour écouter ces opérateurs économiques , qui sont exposés à moult tracasseries bureaucratiques, et qui n’arrivent pas à faire aboutir leurs projets, d’investissement, ou d’exportation .
Les flux des investissements directs étrangers (IDE) , à destination de l’Algérie , sont faibles . Ils ont enregistré une baisse de 6% en 2019, pour s’établir autour de 1,382 milliard de dollars.
En 2020, la pandémie de covid-19 a entraîné un recul de la croissance des économies africaines et dans le monde. De nombreux projets d’investissements ont dû être suspendus , ou reportés.
Avec la reprise de la croissance, tant attendue , dans le monde et en Afrique, l’Algerie doit tout mobiliser, pour améliorer le climat des affaires , l’environnement juridique, la réduction et la simplification des procédures, pour rendre nos territoires concurrentiels et attractifs .
Le temps nous est compté, en termes de mise en œuvre des réformes du gouvernement. Tout retard devra rendre plus difficile, les conditions de vie des citoyens, fragilisant plus notre pays, qui évolue dans un monde cruel ,où les relations internationales, se caractérisent par des soubresauts de crises et de conflits , devant mettre les États, à dures épreuves.
Hacen Kacimi
Expert des flux migratoires et des menaces dans le Sahel
Algérie :Mise en œuvre du programme d’actions du gouvernement et les écueils à surmonter.
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