Algérie, un leadership panafricain
Par Abdelkader REGUIG
« La démarche adoptée par l’Algérie dans son interaction avec sa profondeur africaine est claire et constante, elle est fondée sur une approche inclusive et multidimensionnelle », a déclaré Abdelmadjid Tebboune à Aburi ( Ghana).
L’Algérie, pilier de la stabilité et du développement en Afrique : une stratégie visionnaire au service de la solidarité continentale
L’Algérie s’affirme comme un acteur incontournable dans la résolution des crises régionales et la promotion d’un développement durable en Afrique. À travers des initiatives économiques, diplomatiques et sécuritaires ambitieuses, elle renforce son leadership sur le continent, en harmonie avec ses principes de solidarité panafricaine et de lutte contre les déséquilibres géopolitiques.
Une générosité stratégique : investissements et annulations de dettes au service du développement
L’Algérie a déployé une diplomatie économique proactive, marquée par des actions concrètes en faveur des pays africains. Entre 2013 et 2025, elle a annulé 3,5 milliards de dollars de dettes pour 14 pays, dont le( Mali, le Niger, Burkina Faso) afin de libérer des ressources vitales pour leurs priorités sociales et économiques.
Parallèlement, des projets structurants comme « l’autoroute transsaharienne. » (1 milliard de dollars investis) et le gazoduc Nigeria-Algérie (via le Niger) illustrent sa volonté de connecter les économies africaines et de stimuler une intégration régionale durable.
Malgré les crises fomentées ou le retrait d’ambassadeurs (Mali, Niger, Burkina Faso), l’Algérie, « fidèle à ses positions et à ses principes », ne renonce pas à sa mission souveraine d’aider les pays du Sahel. Elle résiste aux manœuvres « d’un impérialisme américano-israélo-marocain », déterminé à rattacher le Sahara occidental au Maroc et à étouffer les aspirations légitimes d’un peuple, comme en témoigne le génocide tragique à Ghaza.
Si certains projets, comme le gazoduc, rencontrent des défis logistiques ou politiques, ils témoignent d’une vision à long terme : créer des infrastructures énergétiques et numériques (fibre optique) pour désenclaver le Sahel et offrir des alternatives aux dépendances extérieures. Ces efforts s’inscrivent dans une logique de « soft power », où l’aide au développement renforce la paix sociale et la sécurité aux frontières algériennes, tout en consolidant des partenariats gagnant-gagnant.
Sahara occidental : « un combat légitime pour l’autodétermination et le droit international. »
Face au soutien américain de 2025 à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, l’Algérie réaffirme son engagement historique pour « l’autodétermination » du peuple sahraoui, conformément au droit international. En défendant le processus onusien gelé depuis 2020, Alger incarne une voix africaine indépendante, résistante aux pressions des puissances étrangères.
Cette position, bien que confrontée à la realpolitik des alliances « maroco-américano-israéliennes », renforce la crédibilité de l’Algérie comme gardienne des principes de justice et de souveraineté. Elle contraste avec les approches transactionnelles, privilégiant un ordre international équitable plutôt que des calculs à court terme.
Sahel : « une diplomatie du développement face à l’urgence sécuritaire.»
Dans le Sahel, l’Algérie mise sur une approche holistique combinant « sécurité et développement » pour répondre aux racines du jihadisme. En annulant des dettes et en soutenant les populations face aux sanctions internationales (comme au Niger en 2023), elle privilégie le dialogue et la coopération, même avec des régimes de transition.
Si les juntes sahéliennes se tournent parfois vers des acteurs comme le groupe Wagner, l’Algérie maintient le cap : ses investissements dans les infrastructures et l’énergie visent à créer des emplois et à stabiliser des zones marginalisées, réduisant ainsi l’emprise des groupes armés. La « route Algérie-Mauritanie »(1 milliard de dollars) symbolise cette volonté d’intégration économique, essentielle pour contrer l’insécurité.
Une puissance souveraine face aux rivalités géopolitiques 4ᵉ puissance économique africaine (sans dette extérieure) et 2ᵉ puissance militaire du continent, l’Algérie utilise ses ressources énergétiques pour affirmer son autonomie stratégique. Elle se positionne en alternative aux influences étrangères (France, États-Unis, Russie) en proposant un modèle de coopération respectueux des spécificités locales.
Ses investissements au Sahel et son plaidoyer pour un Maghreb uni démontrent une ambition claire : bâtir un espace africain intégré, résilient face aux ingérences.
En critiquant les bases militaires étrangères et les mercenaires, Alger défend « une sécurité africaine par et pour les Africains.»
L’Algérie un leadership panafricain ancré dans la résilience,ses actions en Afrique révèlent une stratégie mûrement réfléchie, alliant générosité et pragmatisme. Malgré les défis – rivalités avec le Maroc, complexités sahéliennes –, elle reste un partenaire fiable, répondant aux besoins structurels du continent. Son engagement pour le développement, couplé à une diplomatie de principe, en fait un acteur clé pour un futur africain souverain et prospère.
En misant sur le long terme plutôt que les gains éphémères, l’Algérie incarne une voie audacieuse : celle d’une puissance alliant « soft power économique, intégrité diplomatique et vision unificatrice. »
« Que les concernés se reconnaissent »
Abdelkader REGUIG
Président de l’Ordre des Ingénieurs Experts Arabes. Genève. Suisse
Émail: orarexe @ gmail. Com