Allemagne : accusée de plagiat : Une ministre visée par des demandes de démission
La ministre allemande de la Famille, Franziska Giffey, accusée d’avoir plagié «une partie de sa thèse», a annoncé qu’elle renonçait à son titre de docteur, mais restait samedi la cible de demandes de démission, rapportent plusieurs médias.
Mme Giffey, 42 ans, est accusée par la plateforme collaborative VroniPlag Wiki d’avoir plagié en partie sa thèse en sciences politiques consacrée en 2010 au fonctionnement de l’Europe et présentée devant l’Université libre de Berlin.
Selon le site, quelque 49 des 265 pages de la thèse présentaient des soupçons de plagiat allant de citations non attribuées à leurs auteurs au copier-coller d’autres ouvrages.
Cette ministre du gouvernement d’Angela Merkel, -étoile montante du parti social-démocrate SPD et candidate en 2021 à la mairie de Berlin-, qui continue de démentir tout plagiat, a toutefois annoncé vendredi à l’Université renoncer au titre de «docteur», très prisé en Allemagne, pour «éviter de nouveaux dommages à (sa) famille, (son) action politique et à (son) parti».
L’Université avait donné son accord en 2019 pour que la ministre conserve son titre de «docteur» mais lui avait adressé un blâme. Cette annonce a relancé samedi les demandes de démission de la part de plusieurs partis.
«S’il s’avère qu’elle a triché, la seule chose à faire est de démissionner», a fait valoir dans Bild le vice-président du parti libéral FDP, Wolfgang Kubicki.
Le prédécesseur de Mme Giffey au poste de maire du quartier populaire berlinois de Neukِlln, Heinz Buschkowsky (SPD), a lui estimé que la ministre pas d’autre choix que de «tirer les conséquences qu’elle avait elle-même annoncées il y a un an». Elle avait alors annoncé qu’elle démissionnerait si son diplôme lui était retiré.
Le vice-président du groupe parlementaire conservateur CDU/CSU, Arnold Vaatz, a, lui, déclaré respecter la décision de Mme Giffey, se disant cependant «très curieux de voir si les mêmes règles seront appliquées que dans les affaires Guttenberg et Schavan».
Les ministres conservateurs de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, et de l’Education, Annett Schavan, avaient dû démissionner respectivement en 2011 et 2013 pour des accusations similaires.
L’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mise en cause en 2015 par le site VroniPlag Wiki, avait elle été blanchie par l’université de médecine de Hanovre, malgré des «lacunes évidentes» dans l’attribution de références.