Allocation chômage fixée à 13000 DA par mois : Pour recouvrer une dignité écorchée par la vacuité des poches
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis un terme, ce mardi lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale, à une longue série de spéculations sur le montant de l’allocation chômage, instituée dans la loi de finances pour l’exercice 2022.
Il l’a fixé à 13000 Dinars par mois, soit 65% du salaire national minimum garanti (SNMG).
Pour les primo demandeurs d’emploi, essentiellement de jeunes diplômés universitaires, lesquels représentent près de 30% de la proportion globale des chômeurs, selon les données de l’ONS, ce revenu est providentiel.
Il leur donne la latitude de s’affranchir de la dépendance financière des proches, en premier lieu les parents.
Il leur permet surtout de recouvrer une fierté et un amour propre, écorchés par la vacuité des poches, malgré les diplômes ou qualifications de la formation professionnelle.
« L’Algérie sera le premier pays, en dehors de l’Europe, à instituer une allocation chômage sous forme de présalaire afin de préserver la dignité des jeunes » a précisé le chef de l’Etat. Il a ajouté que l’allocation chômage, qui sera versée à partir du mois de mars 2022, sera assortie d’une couverture sanitaire.
Les bénéficiaires auront accès aux prestations de la caisse de sécurité sociale, au même titre que les travailleurs assurés sociaux et leurs ayants droit.
Ils auront plus d’aisance à chercher une opportunité professionnelle sans s’embourber outre mesure dans la précarité. Les affectations budgétaires, liées à ces dépenses supplémentaires de l’Etat, sont prévues dans la loi de finances pour 2022, a rassuré le chef de l’Etar.
Ladite loi donne un cadre légal, dans son article 189 à l’allocation chômage «au profit des chômeurs demandeurs d’emploi inscrits auprès des services de l’ANEM ».
A l’issue du processus de son adoption par le Parlement au mois de novembre dernier, le Premier ministre ministre des Finances Aimene Benabderrahmane, avait affirmé que la démarche relève d’une « volonté de l’Etat à soutenir et accompagner la frange des chômeurs primo-demandeurs d’emploi sans revenu, en leur assurant le minimum d’une vie décente à travers un revenu susceptible de subvenir à leurs besoins de base, durant la phase de recherche d’un emploi ».
Depuis cette annonce, les conditions d’éligibilité et les modalités d’attribution de cette aide financière exceptionnelles sont déclinées au fur-et-à-mesure, en attendant qu’elles soient dument consignées dans des textes réglementaires.
Elle touchera les demandeurs d’emploi, qui n’ont jamais occupé une fonction rémunérée auparavant, âgés de 19 à 40 ans et obligatoirement inscrits auprès d’une antenne de la circonscription administrative de leur résidence de l’Agence nationale de l’emploi.
Elle serait versée mensuellement pendant un semestre, avec possibilité de renouveler la période une fois.
L’allocation est annulée de facto dès que son attributaire est recruté par une société publique ou privée, par le truchement de l’Agence de l’emploi.
Soulef B.