Ammar Belhimer revient sur le rapport Stora : « Le criminel fait généralement l’impossible pour éviter d’admettre ses actes »
Le rapport de Benjamin Stora portant sur la colonisation et la guerre de libération nationale remis le 20 janvier dernier, au président français, «minimise complètement l’ampleur des crimes» commis tant pendant la période coloniale que lors de la Guerre de Libération de l’Algérie, selon bon nombre d’historiens et autre politiques s’exprimant à ce sujet.
La reconnaissance et les excuses de la France pour ses crimes perpétrés en Algérie, pendant les 130 ans de colonialisme, est aussi de reconnaître «l’ampleur, l’importance qu’ils ont revêtue».
« La résistance de la France à ne pas reconnaître ses crimes a ses raisons. Elles sont connues de ceux qui ont la nostalgie du passé colonial et l’illusion de l’Algérie française», assène Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, dans un entretien au journal gouvernemental arabophone « El Massa «.
« Le criminel fait généralement l’impossible pour éviter d’admettre ses crimes, mais cette politique de fuite en avant ne peut pas durer », a encore soutenu le ministre
Saluant la remise par Paris des restes de vingt-quatre résistants algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle, en juillet 2020, Ammar Belhimer, estime que « l’accomplissement moral le plus important est la reconnaissance des crimes coloniaux de la France «.
« Spécialiste » de l’histoire contemporaine de l’Algérie, Benjamin Stora a été chargé en juillet 2020 par le président Emmanuel Macron de « dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie «.
Il avait certes, évoqué «la violence» lors de la conquête de l’Algérie et durant les années du XIXème siècle, mais «semble beaucoup minimiser les enfumades, les répressions, les exécutions sommaires qui se sont poursuivies, féroces, à chaque contestation des effets de la barbarie du colonialisme».
Le rapport de Benjamin Stora sur la colonisation et la Guerre de libération surfe sur un entre-deux «périlleux» où «les responsabilités étaient toujours symétriques» face à une «asymétrie des réparations» des victimes, a regretté l’expert international en gestion stratégique des risques, Seddik Larkeche.
M.M.H