Apparition de Tebboune et la presse étrangère
Les plus folles rumeurs, les allégations les plus farfelues, des prévisions apocalyptiques, des informations tirées par les cheveux ont foisonné durant près de deux mois de maladie de Tebboune dans la presse internationale. Après son apparition et son message au peuple algérien pour lui faire part de son état de santé, des analyses diverses ont été publiées par certains quotidiens étrangers, à l’instar du journal français ‘Le Parisien’ qui estime que l’Algérie se débat dans d’insurmontables difficultés économiques et prévoit une récession de 5,2 % pour l’année en cours.
Avant cela, le journaliste avait fait une parallèle de vacances de pouvoirs avec l’AVC de Bouteflika en 2013 et ce qu’il en était suivi pour la vie de la Nation. Continuant sur sa lancée, Le Parisien voit les réserves de change de l’Algérie sont en train de fondre comme neige au soleil et que le pays sera bientôt obligé de se tourner vers l’emprunt étranger, ignorant tout de la réalité algérienne.
Outre ses prédictions sur le devenir, qu’il voit très sombre, de l’Algérie, le journaliste déclare que le Président Tebboune a perdu toute crédibilité et que sa présidence devient un handicap pour le pays, citant dans cette analyse un chroniqueur algérien qui aurait émis cette information.
Pour le journal Le Monde, c’est un rappel succinct de la maladie de Tebboune puis son hospitalisation à Ain Naâdja avant son transfert en urgence pour recevoir des soins en Allemagne. Il rappelle que son absence a alimenté la rumeur et la désinformation jusqu’à son apparition au lendemain du premier anniversaire de son élection où il adresse un message au peuple algérien.
Mais le journaliste du Monde trouve qu’aujourd’hui, Tebboune ‘incarne un pays dans l’impasse et des institutions bloquées’, mais il ne dit pas quelles sont ces institutions qui seraient bloquées. Empruntant le pas au ‘Le Parisien’, le Monde fait la parallèle avec la maladie de l’ex président Bouteflika qui avait été victime d’un AVC et évacué lui aussi en urgence dans un hôpital français.
Reprenant aussi certaines voix ennemies de l’Algérie, Le Monde rappelle que des parties algériennes avaient réclamé l’application de l’article 102 relatif à la vacance de pouvoir, plongeant déjà l’Algérie dans le vide constitutionnel alors que le président est toujours là et que, malgré sa maladie, comme tout être humain peut tomber malade, mais il a continué à assumer ses charges et tout marchait comme sur des roulettes, malgré les allégations des uns et des autres. Nous ne citons pour preuve que le référendum du 1er novembre qui s’est déroulé dans des conditions de transparence inégalées ailleurs, malgré l’absence de son initiateur le président Tebboune qui se trouvait déjà en Allemagne pour y recevoir les soins nécessaires.
Les deux journaux ont aussi cité le Hirak et affirment que le pouvoir en Algérie fait toujours la chasse aux militants du Hirak en les emprisonnant, en oubliant de rappeler que, justement, le président Tebboune et son équipe ont justement épousé les revendications du Hirak et sont en train de les mettre en pratique sur le terrain, mais il faut laisser le temps au temps d’arriver, surtout avec le frein sanitaire constitué par la pandémie du covid19.
Pour ce qui est de la situation macroéconomique, ce sont pratiquement les mêmes allégations mensongères qui sont reprises à la fin de l’article du Monde, tant et si bien que le lecteur pensera directement à un copié-collé.
Mieux encore, le Monde estime que le recours au financement extérieur sera inéluctable pour l’Algérie dans les prochains mois. Nous aimerions bien savoir sur quelles études se base le journaliste pour ‘sortir’ une telle affirmation.
La surprise sera là aussi de taille, bien plus grande que celle de l’apparition surprise du président Tebboune alors que de nombreux analystes, observateurs et journalistes allaient nous inonder de nouvelles plus pessimistes les unes que les autres quant à la vie du président. Faute de pouvoir jouer sur la vacance du pouvoir, la période de transition à un moment crucial traversé par la région en matière de sécurité, les tenants de l’apocalypse n’ont trouvé rien de mieux que de se tourner vers la situation économique de l’Algérie pour prévoir une autre catastrophe.
Non messieurs, l’Algérie n’abdiquera pas, quoi que vous disiez, nous avons un pays assez riche pour faire manger tous ses enfants malgré les rapines répétées de gens sans foi ni loi. L’Algérie a une production suffisante pour se nourrir, pour lutter contre les maladies et, surtout, contre les mauvais langues qui nous prédisent le chaos, grâce à ses enfants qui ont toujours su s’unir face aux grands défis.
Enfin, nous conseillons à ces analystes, à ces oracles de regarder plutôt devant leur porte, à l’intérieur de leur maison, pour nettoyer à grande eau tous les dépassements, toute la violence policière, tous les emprisonnements de militants qui ne réclamaient qu’une vie meilleure. Notre Hirak à nous s’est passé d’une manière civilisée, du côté du peuple et du côté du pouvoir. A bon entendeur, salut !
Tahar Mansour