Après la gifle onusienne : La Commission européenne tance à son tour Madrid
Le moins que l’on puisse dire est que l’Espagne n’en a pas fini de baver avec la gravissime incartade de son président du gouvernement, l socialiste José Alvarez concernant la question de la décolonisation du Sahara Occidental. Après le sévère rappel à l’ordre de l’ONU, c’est en effet au tour de l’Union européenne d’en faire autant. Dimanche, la porte-parole de la Commission européenne, Nabila Masrali, a en effet souligné la nécessité de respecter les résolutions des Nations unies sur la question de la décolonisation au Sahara occidental. Difficile d’être plus explicite et plus direct. “L’Union européenne se félicite de toute évolution positive dans les relations entre l’Espagne et le Maroc”, a déclaré la porte-parole. Dans le même temps, il a affirmé son soutien aux efforts des Nations unies en vue de parvenir à une “solution politique juste, réaliste, pratique, durable et acceptable au Sahara Occidental”. Elle a ajouté : “Toute solution au conflit au Sahara Occidental doit être basée sur les règlements stipulés dans les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’autodétermination dans la région”. Fin de citation. Mais pas celle des ennuis du gouvernement ibérique. In fine, et bien plus tôt que prévu, la gravissime dérive espagnole sur le Sahara Occidental, commise très certainement suite à des pressions et /ou du chantage marocain, ne pouvaient laisser indifférent le Maroc. Par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujaric, elle a en effet rappelé ce dimanche, lors de son briefing hebdomadaire avec les représentants de la presse que « le conflit du Sahara doit être résolu dans un processus politique selon ses directives ». L’ONU a rappelé ainsi que le conflit au Sahara Occidental doit être résolu avec un “engagement total (des parties) dans le processus politique facilité par l’ONU”, dans la première réaction officielle à l’annonce par le gouvernement espagnol de parier sur le Maroc projet d’autonomie. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a également exhorté toutes les parties intéressées à soutenir les efforts de l’envoyé personnel pour le Sahara, Staffan de Mistura, “visant à reprendre le processus politique” de négociation entre les parties au conflit. Nul doute que cette importante sortie médiatique incarne un désaveu franc et direct à l’endroit du changement de position de l’Espagne à l’égard de la question portant décolonisation du Sahara Occidental. La même réaction avait du reste été observée lorsque l’ancien président américain Donald Trump avait cherché à forcer la main de l’ONU en reconnaissant unilatéralement la prétendue marocanité du Sahara Occidental en échange de la normalisation par le Maroc de ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste. D’autres réactions, comme celle d’Alger, qui est allée jusqu’à rappeler son ambassadeur à Madrid pour consultations, devraient également s’enchainer. Les rappels à l’ordre et les ennuis pour Madrid ne font que commencer..
Ali Oussi