Après la tribune militaire en France : Le coup de matraque de la… police !
Le moins que l’on puisse dire est que la double tribune militaire advenue en France n’est pas prête de s’arrêter avec son flot continue de réactions et de contre-réaction, qui placent Emauel Macron, le président français, sur la sellette à un an d’une élection présidentielle très ouverte, et dans laquelle tous les scénarios sont permis.
Cette fois, ce sont notamment 93 policiers à la retraite qui ont interpellé le Président de la République, le gouvernement et les parlementaires. Ils appellent les élus à «tout mettre en œuvre pour mettre fin à la situation gravissime que traverse la France en matière de sécurité et de tranquillité publique.»
D’après les auteurs de la lettre ouverte, «la multiplication des attentats et des agressions violentes dirigés contre nos gardiens de la paix publique démontre un refus de nos valeurs républicaines, de nos coutumes et de notre modèle de société dans des pans entiers de notre nation.»
Le meurtre le 5 mai à Avignon du brigadier Éric Masson, tué lors d’une simple intervention sur un point de deal de drogue, «en est la tragique illustration», selon eux. Devant la colère des policiers à la suite du meurtre de leur collègue à Avignon, Jean Castex s’est engagé à étendre à trente ans la période de sûreté pour les individus condamnés à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme.
Le Premier ministre a également évoqué la limitation stricte des possibilités de réduction des peines pour ceux qui s’attaquent aux forces de l’ordre. Afin de se faire entendre, de nombreux syndicats de police ont appelé à un rassemblement le 19 mai devant l’Assemblée nationale, auquel ils invitent les «citoyens» à venir les «soutenir». Sic!
Le secrétaire général de France Police –Policiers en colère propose à ses collègues de s’unir autour de «revendications fortes» comme la réforme de la légitime défense pour les policiers et gendarmes qui, selon Michel Thooris, «est très attendue par [nos] collègues et que [notre] organisation syndicale est la seule à demander.»
Un point qui figure en effet –parmi d’autres mesures musclées– dans la tribune diffusée par son syndicat le 6 mai. Désormais dans de sales draps, Emanuel Macron ne peut même plus s’en remettre à la… police.
Kamel Zaidi