Après l’agression marocaine contre El Guerguerat : Le président sahraoui exige la négociation d’un nouveau cessez-le-feu
Comme il fallait s’y attendre, et tel que prévu par nous depuis bon nombre de semaines, le front Polisario n’a pas l’intention de se laisser avoir par les manœuvres dilatoires onusiennes, menées depuis une bonne quarantaine d’années, grâce à la complicité de certains membres permanents du conseil de sécurité. Claire, percutante et sans appel, la position du président sahraoui, Brahim Ghali, est d’une imparable rectitude. Le chef d’Etat de la RASD (république arabe sahraouie et démocratique), rapporte le journal espagnol El Pais, exige en effet de négocier un nouveau cessez-le-feu, avec l’armée d’occupation marocaine, après que celle-ci eu rompu celui conclu en 1991, en attaquant sans vergogne la zone tampon d’El Guergurat le 13 novembre 2020. Cette exigence relève d’une adroite riposte diplomatique, qui vise avant tout à placer l’ONU, mais aussi toute la communauté internationale face à ses responsabilités légales et historiques. Le Maroc, qui s’échine à démontrer qu’il n’y aurait pas eu reprise du conflit armé, aura fort à fort en effet pour convaincre du contraire le diplomate Stefan de Mistura, nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, une fois qu’il devra se rendre sur lieux, et constater de visu les grossiers et éhontés mensonges de Rabat. Le Maroc, contraint, et forcé, devra en effet revenir à la table des négociations, non pas pour gagner encore plus de temps avec son mort-né plan d’autonomie, mais carrément pour discuter des conditions posées et imposées par le front Polisario avant de cessez de nouveau les hostilités. Il s’agit, avant tout, de revenir au processus et au principe d’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, dont ne veut plus entendre parler la force occupante marocaine. En attendant la reprise de cette dynamique, seule voie légale pour le règlement de cette question de décolonisation de ce territoire non-autonome, les dossiers lourds liés aux droits de l’Homme dans les territoires occupés, et les détenus d’opinion sahraouis, devront être soulevés et examinés avec soin par les instances internationales en charge de ces questions. Faute de quoi, il n’y a aucune chance que le conflit armé prenne fin. Mohamed Sidati, membre de la direction du Polisario, et représentant de la RASD en France, dans un entretien accordé à La Patrie News, avait déjà été claire et ferme sur le sujet : « tout éventuel retour à la table des négociations ne se fera qu’avec les armes à la main, et balles aux canons ». la sortie du président Brahim Ghali rebat les cartes de ce conflit qui a tendance à s’éterniser depuis la marche verte du défunt Hassan II en 1975.
Mohamed Abdoun