A la faveur des massacres de masse commis depuis plus de six mois en Palestinien, un hiatus béant s’est créé entre les dirigeants occidentaux et le reste du monde. Cette tendance, désormais flagrante, avait déjà commencé à poindre à cause du conflit armé en Ukraine. Cette odieuse politique des deux poids deux mesures en devient intolérable, y compris pour les propres populations occidentales, gênées par la flagrante partialité de leurs propres dirigeants. Les Etats-Unis n’ont fait planer aucun suspense : lorsque les Palestiniens ont décidé de profiter du momentum engendré par les protestations de la communauté internationale face à la dégradation de la situation à Gaza, et annoncé leur demande d’adhésion début avril, l’Algérie, qui coordonne les projets de résolutions concernant les territoires palestiniens au Conseil, a eu beau expliquer ne pas vouloir perdre de temps, Washington a immédiatement expliqué que sa position n’avait pas changé d’un iota depuis 2011. Barack Obama, à l’époque, avait annoncé désirer que la reconnaissance d’un Etat palestinien par Israël ne soit pas forcée par cette candidature qui aurait formalisé un peu plus le statut des Palestiniens, mais qu’elle devait venir d’un accord négocié entre les deux pays. Treize ans plus tard, les Etats-Unis continuent à jouer sur l’ambivalence d’affirmer croire à la solution à deux Etats, mais sans en donner aux Palestiniens les moyens. Il n’est d’ailleurs plus question d’ambivalence, mais carrément de mensonges et d’hypocrisie. Il est apparu évident aux yeux de tous que l’entité israélienne n’est pas du tout réceptive au langage civilisée de la diplomatie. Partisane invétérée de la politique criminelle du fait accompli, cette entité ne comprend que le langage de la force. Le choix hypocrite d’Obama a accordé un sursis de 13 ans à Tel-Aviv, aggravé les souffrances des Gazaouis, victimes d’in immonde, immorale et criminel embargo. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi 18 avril le veto américain à l’adhésion de la Palestine aux Nations unies, y voyant une « agression flagrante » qui pousse le Moyen-Orient « au bord du gouffre ». « Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (…) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre », a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué. Ce veto « révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d’une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d’Israël, ndlr), mais de l’autre empêche la mise en oeuvre de cette solution » à l’ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l’adhésion pleine et entière des Palestiniens à l’ONU. « Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne », a fait valoir l’Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Le projet de résolution présenté par l’Algérie, qui « recommande à l’Assemblée générale que l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies », a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre (USA) et 2 abstentions (La Grande Bretagne et la Suisse).
Complot pour liquider définitivement la cause palestinienne
Depuis, de nouvelles colonies, synonymes de crimes contre l’humanité, ont vu le jour en Cisjordanie. La judaïsation d’Al Qods s’est également accélérée à la faveur des massacres de masse de Gaza, qui font perdre de vue le restant des questions liées à la Palestine. Pour Washington et Tel-Aviv, il n’est rien moins question de liquider définitivement la cause palestinienne. Le plan criminel de Netanyahu pour Gaza a été accepté par Biden. Ce dernier a mis en branle un plan de liquidation de l’ensemble des camps de réfugiés basés au niveau des pays voisins de la Palestine occupée. Dans le même temps, tous les dirigeants israéliens successifs, même les plus modérés d’entre eux, ont toujours refusé d’entendre parler de retour des réfugiés victimes de la Nekba de 1947. C’est pourquoi les Palestiniens de Gaza supportent stoïquement les bombes mortelles qui s’abattent H24 sur eux en refusant d’être déportés vers le Sinaï égyptien, synonyme pour eux d’un irrémédiable aller sans retour. Si la « solution finale » réside dans l’accentuation de la résistance, et qu’importe qu’on qualifie celle-ci de « terrorisme », l’isolation du tandem Washington-Tel-Aviv doit pousser de plus en plus de monde à se soulever, forcer la main du destin, refuser l’arbitraire l’apartheid de l’entité israélienne, et qu’une shoah pire que celle de la seconde guerre mondiale continue de se dérouler en direct sous nos yeux. L’honneur de l’humanité en dépend. Le peu qui en reste du moins. Avis !
Mohamed Abdoun