Arbitrairement arrêtés au Maroc : Amnesty appelle Rabat à abandonner les charges retenues contre une trentaine d’enseignants
L’ONG Amnesty Internationale a appelé les autorités marocaines à abandonner les charges retenues contre 33 enseignants arbitrairement arrêtés pour avoir participé à des manifestations pacifiques réclamant de meilleures conditions de travail.
«Les autorités marocaines doivent immédiatement mettre fin à la répression des manifestations pacifiques d’enseignants et abandonner les charges retenues contre ces protestataires», a lancé l’ONG dans un récent communiqué, expliquant que «ces enseignants (hommes et femmes) font l’objet d’une série d’accusations».
Il est scandaleux que ces enseignants fassent l’objet de poursuites et d’un éventuel emprisonnement alors qu’ils n’ont fait que revendiquer de façon légitime de meilleures conditions de travail et leurs droits en matière d’emploi», a souligné Amna Guellali, directrice régionale adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
Elle a soutenu que la pandémie de Covid-19 «ne doit pas servir de prétexte pour arrêter de façon arbitraire des manifestants pacifiques.
En poursuivant injustement des protestataires pacifiques, les autorités marocaines bafouent leurs obligations internationales au titre desquelles elles sont tenues de défendre et protéger les droits des personnes à la liberté d’expression et de réunion pacifique».
L’ONG a rappelé que les 6 et 7 avril, la police a arrêté de façon arbitraire 33 enseignants au total – qui manifestaient pacifiquement à place Bab El Hed, à Rabat, en respectant les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, comme le port du masque et la distanciation sociale -, et dispersé par la force les manifestations.
Les enseignants ont été maintenus en garde à vue pendant 48 heures avant d’être inculpés puis relâchés. Le 20 mai, 20 enseignants comparaitront devant un tribunal à Rabat. Le 27 mai, 13 autres enseignants seront également jugés pour les mêmes motifs.
Les manifestations d’enseignant réclamant des contrats permanents et de meilleures conditions de travail ont débuté en 2019. La police a souvent dispersé de façon illégale ces manifestations et recouru à une force excessive dans ce cadre.
R.N.