Arbitrairement emprisonnés depuis plusieurs mois : Deux journalistes en grève de la faim au Maroc
La répression contre les journalistes libres, qui refusent le ait du prince, se poursuit avec un acharnement redoublé.
En témoigne la grève de la faim entamée par deux journalistes emprisonnés en vue d’exiger leur libération immédiate et sans conditions.
De fait, les journalistes marocains Omar Radi et Soulaimane Raissouni, en détention préventive depuis huit et dix mois dans l’attente de leur jugement, ont entamé une grève de la faim pour demander leur libération provisoire, ont annoncé leurs avocats.
La justice marocaine aux ordres a refusé à plusieurs reprises la liberté provisoire des deux journalistes, poursuivis dans des affaires distinctes mais toutes deux liées, selon leurs soutiens, à leurs publications critiques.
Soulaimane Raissouni a entamé un «jeûne de protestation» jeudi, suivi le lendemain par Omar Radi, a indiqué Me Miloud Kandil au cours d’une conférence de presse à Casablanca.
Les deux hommes demandent «la liberté provisoire, vu qu’ils remplissent les conditions pour en jouir» et ils «souhaitent avoir des procès équitables», a-t-il dit. M. Radi, 34 ans, connu pour son engagement pour les droits humains, est poursuivi dans une double affaire de «viol» et d’espionnage.
Son procès a été renvoyé au 27 avril lors d’une brève audience début avril. M. Raissouni, 48 ans, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Yaoum –qui a cessé de paraître mi-mars pour des raisons financières– est poursuivi pour «attentat à la pudeur avec violence» et «séquestration», après une plainte déposée par un militant de la cause LGBT.
Des accusations aussi viles et basses, mais fabriquées de toutes pièces, sont la marque de fabrique bien connue d’Abdelatif Hammouchi, chef des services de sécurité et de renseignement marocains, et réputé très proche du roi Mohamed VI. De ombreux article détaillés et documentés avaient déjà été consacré à ce « fléau « par La Patrie News.
A.O