Arrêt de l’approvisionnement en gaz russe : Les Français appelés économiser l’énergie
La France ne reçoit plus de gaz russe depuis le 17 du mois en cours. Si les politiques se sont montrés rassurants quant à un « approvisionnement régulier des consommateurs », vu les stocks existants, les experts sont d’un autre avis.
Si des efforts ne sont pas faits immédiatement, les énergéticiens français s’inquiètent en effet, « pour la cohésion sociale l’hiver prochain, où les prix pourraient encore exploser ».
« Il y a urgence, et les alertes se rapprochent », analysent les médias français ce dimanche.
Dans le Journal du Dimanche, les dirigeants des trois énergéticiens français TotalEnergies, EDF et Engie appellent « les Français à réduire immédiatement leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent la cohésion sociale l’hiver prochain ».
« L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte », indiquent dans une tribune commune de Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Jean-Bernard Levy (EDF) et Catherine MacGregor (Engie), publiée par le JDD, alors que la France, comme le reste de l’Europe, tente de remplir ses réserves de gaz pour l’hiver prochain, avec un objectif français de 100 % de stockages remplis d’ici au début de l’automne, malgré la baisse des livraisons de gaz russe.
« Aux difficultés d’approvisionnement en gaz lié aux conséquences de la guerre en Ukraine, s’ajoutent des tensions sur les capacités de production électrique pilotable en Europe, et une production hydraulique amputée en raison de la sécheresse », expliquent-ils
« La flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles » relèvent les auteurs du texte, dont les propos largement relayés appelant à « une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers ».
Les stocks français en gaz « ont été largement consommés ces derniers mois », rappelle-t-on.
Comme à chaque fin d’hiver, les réserves ne sont donc remplies qu’à 30%. En conséquence, l’État va devoir très vite trouver d’autres fournisseurs.
Il pourrait aussi demander des efforts aux industriels pour ponctuellement moins consommer.
Enfin, l’Hexagone pourrait également, comme l’Allemagne, prolonger l’exploitation de ses deux dernières centrales à charbon, estiment les spécialistes.
R.I