Assassinat d’Ali Boumendjel : Marine Le Pen et son parti ne décolèrent pas
La reconnaissance mardi dernier par Emmanuel Macron, concernant la responsabilité de l’armée française dans la torture et le meurtre d’Ali Boumendjel, ne plait pas aux nostalgiques de l’Algérie française.
Parmi eux, figure en premier plan le Rassemblement national (ex Front national). Les cadors de ce parti d’extrême droite, présidé par Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, se sont insurgés de la décision de Macron.
Mercredi, Marine Le Pen a réagi d’une manière hasardeuse en faisant le lien entre la reconnaissance d’un crime colonial et la progression du « communautarisme et de l’islamisme » dans les cités de la France d’aujourd’hui.
« Alors que le communautarisme et l’islamisme progressent et se nourrissent de nos faiblesses, Macron continue d’envoyer des signaux désastreux de repentance, de division et de haine de soi », a-t-elle déploré sur Twitter.
Louis Aliot, maire de Perpignan et son ex-compagnon, a également fait la corrélation entre la repentance des crimes de la France coloniale et ce qu’il a qualifié de « fracture nationale qui gangrène le pays ».
« La repentance à outrance générera une exacerbation des tensions mémorielles », a-t-il ajouté.
Ce samedi, c’est au tour de Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, de monter au créneau. Sur Franceinfo, il a dit « en avoir marre de cette repentance permanente ».
« Pourquoi ne demande-t-on pas la réciprocité face à tous les attentats horribles commis par le FLN, à la situation des harkis, à la situation des pieds-noirs ? C’est cela qui devrait prendre le temps du président », a-t-il éructé.
Comme pour les caciques de sa famille politique, le porte-parole a botté en touche. Il a sorti toute la panoplie d’arguments habituels du parti fondé par Jean-Marie Le Pen. Naturellement, il n’a pas oublié de parler de l’immigration.
« Au moment où des banlieues s’enflamment, on apprend à des jeunes que la France les a maltraités, qu’ils ont été victimes de la colonisation », a-t-il estimé. Et de poursuivre, « On met le doute dans l’esprit de jeunes qui se sentent, au final, plus Algériens que Français et qui en veulent à la France ».
Skander Boutaiba