Les funérailles d’Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas assassiné le 31 juillet à Téhéran, ont eu au Qatar ce vendredi, décrété «jour de colère» par le mouvement palestinien.
Au lendemain d’obsèques officielles à Téhéran en présence de l’ayatollah Ali Khamenei, une cérémonie de prières se tenait dans une mosquée du nord de Doha, avant l’inhumation d’Ismaïl Haniyeh, en présence de sa veuve Amal, à Lusail, près de la capitale qatarie.
Des centaines de personnes se sont recueillies devant le cercueil du défunt, recouvert d’un drapeau palestinien, et celui de son garde du corps, également tué mercredi.
L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, était au nombre des personnalités présentes, ainsi que le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref et de nombreux responsables du Hamas, dont Khaled Mechal, 68 ans, pressenti pour succéder à Ismaïl Haniyeh.
Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a appelé les fidèles à prier pour l’âme d’Ismaïl Haniyeh dans les mosquées du monde entier.
«Que ce vendredi soit une journée d’immense colère dénonçant cet assassinat et rejetant le génocide dans la bande de Gaza», déclare-t-il dans un communiqué.
Présent aux funérailles, Sami Abou Zouhri, membre du Hamas, a dit à Reuters par téléphone que le message à l’occupant» (Israël) était sans appel. «Vous sombrez profondément dans la boue et votre fin est plus proche que jamais.» «Le sang d’Haniyeh change toutes les équations», a-t-il souligné.
Ismaïl Haniyeh, 61 ans, qui vivait en exil au Qatar, a été tué mercredi dans une frappe imputée à Israël. L’Iran et le Hamas ont juré vengeance à l’encontre d’Israël, qui n’a ni confirmé ni infirmé son implication dans la mort d’Haniyeh, survenue le lendemain de la mort du commandant militaire du Hezbollah, Fouad Choukr, tué mardi par une frappe de Tsahal dans la banlieue Sud de Beyrouth.
Ces deux pertes symboliques, conjuguée à la mort – confirmée jeudi par Israël – de Mohammed Deif, chef militaire du Hamas, à la suite de frappes israéliennes le 13 juillet sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ouvrent «une nouvelle phase» conflictuelle, selon le Hezbollah et les Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a promis de faire «regretter» à Israël son «acte lâche», à propos de l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh. L’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, a pour sa part appelé de ses vœux un «châtiment sévère».
Le Hezbollah, qui évoque une «réponse inéluctable» à venir, a annoncé jeudi avoir tiré des «dizaines de roquettes» sur le nord d’Israël en réplique à une frappe israélienne sur une localité du Sud-Liban, Chamaa, qui a tué quatre Syriens.
R.I