Atelier contre la désinformation et les fake-news en Afrique : Le DGDSE met les points sur les ‘i’
Prenant la parole lors de l’Atelier Régional du Bureau de liaison pour l’Afrique du Nord du Comité des Services de renseignement et de sécurité d’Afrique (CISSA) dont les travaux ont lieu à Alger du 19 au 22 avril 2025, le général Fethi Rochdi Moussaoui, patron de la DGDSE, a tenu à présenter l’expérience algérienne dans la lutte contre la désinformation et les fake-news et à énumérer les différents moyens de lutte à utiliser.
Le général Moussaoui a rappelé qu’avec l’utilisation des réseaux sociaux, il est devenu extrêmement facile de mettre en ligne des informations qui ne sont ni contrôlées ni encadrées et : « il suffit qu’un seul individu publie une information, quelle qu’elle soit, pour qu’elle se propage comme un feu qui prend dans les herbes sèches », a-t-il souligné, en ajoutant que cela est dû notamment l’intérêt qu’elle suscite et qui peut être plus fort que lorsqu’il s’agit de vérité ».
L’une des raisons principales de cette propagation rapide et sans fin revient au fait qu’un nombre immense d’internautes à la culture limitée utilisent les réseaux sociaux, sans posséder la moindre conscience des dangers des fake news ni de la responsabilité légale concernant leur publication, a-t-il ensuite affirmé. « Pour cela, il convient de s’assurer de la véracité de l’information et de la source avant de la partager sur les réseaux sociaux car cela pourrait avoir des conséquences néfaste non seulement sur les individus mais peut toucher les institutions et les Etats et participer à leur déstabilisation », estime-t-il.
Soulignant que les pays du Maghreb et ceux de l’Afrique entière sont souvent visés par ces campagnes sournoises de déstabilisation, le général Fethi Rochdi Moussaoui énumère plusieurs actions à entreprendre pour s’en prémunir, dont :
- Le confortement de la coordination entre les services de renseignement et de sécurité des pays africains
- Mettre en place des associations avec les médias et les plateformes et réseaux sociaux pour installer des mécanismes permettant de s’assurer de la véracité des informations mises en ligne.
- Développer des programmes de sensibilisation et de culture pour les citoyens pour leur permettre de faire la différence entre les informations réelles et les fake news.
- Renforcer le cadre juridique de lutte contre la publication de fake news qui menacent la sécurité nationale et la stabilité de la société.
Continuant son intervention, le DG de la DGDSE rappelle aussi que : « la lutte contre les fake news n’est pas seulement une question d’information, mais c’est une guerre existentielle pour protéger la stabilité de nos pays (africains) et c’est notre devoir à tous de continuer notre coopération pour assurer l’avenir de notre continent contre ces menaces très dangereuses ».
Il assure aussi que l’Algérie, forte de son appartenance africaine profonde, continuera ses efforts, défendant la stabilité du continent, en coordination avec ses frères et voisins, contre toute menace.
« Dans ce cadre, nous ne pouvons que mettre en évidence le rôle efficace de l’Armée Nationale Populaire, héritière de l’Armée de Libération Nationale, dans la défense de notre intégrité territoriale contre tous les dangers qui le menacent, notamment les guerres électroniques et les attaques cybernétiques qui ont pour objectif la déstabilisation de l’Algérie et la confiance entre le citoyen et les institutions de son pays », a-t-il tenu aussi a déclarer.
Il cite aussi les autres services de sécurité qui ne ménagent aucun effort pour défendre, dans une coordination parfaite, l’Algérie, ses institutions et son peuple contre les attaques de nombre de ses ennemis, ce qui a renforcé le front intérieur et la conscience collective des citoyens contre ces risques qui menacent son existence même.
Enfin, l’intervenant se dit confiant que la constitution d’un front national et continental unifié est devenue une obligation pour relever les défis et défendre l’image de l’Afrique sur la scène internationale, tout en soutenant les causes justes, à leur tête, les causes palestinienne et sahraouie.
Pour clore, il annonce la mise en place de mécanismes pour renforcer les capacités des pays maghrébins et africains dans leur lutte contre les fake news, tout en incitant l’Union Africaine à adopter une stratégie commune de lutte contre les fake news.
Tahar Mansour