Attaque de Ain Bentili : L’ONU met fin aux allégations marocaines
La propagande marocaine a fini par se retourner contre son auteur. Ce mardi, le porte-parole adjoint du Secrétaire général des , a apporté un démenti clair aux propos en provenance de Rabat au sujet des attaques menées par son armée contre des civils à Ain Bentili. Un revirement très important après de longues semaines de silence sur ces graves évènements.
Après une série d’écrits médiatiques, dans lesquels la presse marocaine cite des sources de l’armée royale démentant les bombardements menés contre des civils dans les territoires occupés du Sahara Occidental, l’ONU a fini par réagir. Les Nations-Unies ont nié les propos attribués par le responsable de la MINURSO (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental) et selon lesquels il aurait fait état de « frappes menées contre des convois du Front Polisario transportant des armes à l’armée sahraouie ». « Nous avons reçu des éclaircissements concernant un certain nombre de reportages dans les médias marocains suggérant que le chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, avait déclaré qu’une frappe aérienne avait ciblé un convoi de véhicules du Front Polisario qui transportait des armements », a déclaré le porte-parole de l’ONU. « Le représentant spécial n’a pas dit cela », a-t-il ajouté, tout en expliquant que « la MINURSO a pu se rendre sur les lieux de l’attaque présumée du 13 avril et a trouvé trois véhicules, deux camions et un véhicule léger, qui semblaient avoir été touchés par des munitions aéroportées ». La mission onusienne n’a pas pu confirmer de manière matérielle, néanmoins, s’il y avait eu des victimes dans l’incident ». Il conclu que « cela a été dûment communiquée au Conseil de sécurité le 20 Avril ». Les déclarations des Nations-Unies et de la MINURSO, qui gardaient jusque-là un silence total sur cette affaire, marquent un tournant extrêmement important dans ce dossier. Jusqu’ici, le Maroc avait, en effet, tout entrepris pour que ces graves évènements ne soient pas pris en charge par l’ONU et que les rapports de la mission onusienne au Sahara Occidental ne soient pas rendus publics. S’appuyant sur la traditionnelle réserve – voire compromission ?- de la MINURSO, le Palais royal a aussi tenté de compromettre gravement le chef de cette mission, un russe, qui a cependant très vite réagi à la supercherie, en révélant qu’il avait transmis toutes les informations relatives à cette affaire aux Nations-Unies. La seconde attaque d’Ain Bentili avait été perpétrée le 19 Avril dernier. Le Front Polisario et la presse mauritanienne avaient rapporté le décès de deux personnes ( des mauritaniens ) qui voyageaient à bord d’un véhicule léger. Un camionneur algérien avait été aussi déploré parmi les blessés. Le 1er Novembre dernier, ce sont trois camionneurs algériens qui avaient trouvé la mort dans une attaque similaire.
Amel Zineddine