Attaquées par la police de l’occupant sioniste : Les obsèques de Sheerin Abou Akleh transformées en scène de violence
« Même les nazis n’attaquent pas les funérailles ». Le tweet du journaliste et essayiste français Dominique Vidal qualifie, en peu de mots, l’ignominie de l’entité sioniste, qui a transformé, ce vendredi, les obsèques de la journaliste palestinienne Sheerin Abou Akleh en scènes d’une violence inouïe et carrément immorale. Les images, répercutées par la chaine qatarie Al-Jazeera pour laquelle travaillait la journaliste depuis 1997, sont insoutenables.
Le cercueil, à moitié couvert par l’emblème palestinien, est maintenu laborieusement en équilibre par des hommes, qui s’échinent à se protéger contre les coups de matraque et les bombes lacrymogènes utilisés par les forces antiémeutes israéliennes, dans l’enceinte de l’hôpital français à El-Qods Echarif. Plutôt dans la matinée, journalistes, proches et citoyens ont commencé à affluer vers l’établissement hospitalier, dans la perspective d’accompagner, à pied, la dépouille mortelle de la reporter jusqu’à sa dernière demeure. La police israélienne est, néanmoins, intervenue violemment pour les disperser, exigeant que le corps soit transporté au cimetière à l’intérieur d’un véhicule funéraire, dans la solitude totale. Devant la résistance de la foule, la police de l’occupant a donné l’assaut, violant la franchise hospitalière et chargeant sans distinction des civils en deuil. Selon le Croissant-Rouge palestinien l’offensive policière a fait de nombreux blessés. Elle s’est surtout dévoilé dans le statut d’un corps qui ne se conforme même pas au respect dû aux morts.
Corps inerte dans un cercueil, la journaliste Sheerin Abou Akleh a continué à épouvanter l’entité sioniste, au point de vouloir empêcher, par la force, que ses concitoyens confèrent à ses funérailles une envergure à la hauteur de son sacrifice pour la cause palestinienne. L’acte a choqué le monde, jusqu’à faire réagir prestement un député britannique.
Qu’importe l’opinion internationale. Il ne fallait surtout pas, dans l’entendement des autorités israéliennes, raviver la forte émotion créée la veille à Ramallah. Une marée humaine avait escorté, jeudi la dépouille de la journaliste de l’hôpital vers le siège de l’Autorité palestinienne, où un dernier hommage lui a été rendue. Après la cérémonie, la procession a continué à la suivre jusqu’au point de passage entre la Cisjordanie et El-Qods-Est, zone annexée par l’entité sioniste. Elle n’a eu de cesse de montrer, tout au long de sa progression, l’image hideuse de l’occupant, qui a commandité, sans état d’âme, le meurtre d’une journaliste, engagée, durant sa carrière, à répercuter ses crimes et à donner la parole à ses victimes.
Sheerin Abou Akleh est devenue, davantage après sa mort tragique, le symbole iconique de la lutte des palestiniens contre l’occupation sioniste. Elle a réussi aussi à réconcilier deux religions : l’islam et le christianisme. Ce vendredi, elle a eu droit à la prière du mort, selon le rituel du culte musulman, puis une cérémonie funéraire à l’Église catholique romaine d’El Qods occupée.
Malgré l’offensive israélienne, la journaliste d’El Jazeera a été inhumée, au début d’après-midi au Cimetière du mont Sion à Bab Al-Khalil, au milieu d’une foule immense.
Pour rappel, Sheerin Abou Akleh, 51 ans, a été assassinée, mercredi matin, alors qu’elle assurait la couverture d’un assaut des forces sioniste au camp de Jenine en Cisjordanie occupée. Selon les journalistes, qui étaient sur les lieux, elle a été ciblée par un tir précis d’un sniper israélien embusqué, dès qu’elle est sortie de son véhicule. Pourtant, elle se trouvait, comme ses confrères l’affirment, dans un endroit dégagé, parfaitement repérable grâce à son casque et son gilet pare-balles estampillé de la mention « presse ».
Soulef B.