Atteint de covid19 et rétabli : l’immunité naturelle est-elle suffisante ?
C’est une question lancinante que se pose beaucoup de gens : quand on est atteint de covid19 et qu’on s’en rétablit, l’immunité acquise est-elle suffisante pour nous prémunir contre une nouvelle attaque ?
Souvent, nous avons des réponses mitigées, contradictoires, non étudiées, surtout lorsqu’elles nous sont données par des médecins. Dernièrement, un homme d’une soixantaine d’année a voulu se faire vacciner mais, avant cela, il a préféré passer par un test de sérologie : il découvrit alors que son système immunitaire disposait d’un taux de 77% d’anticorps contre le Covid-19. Il posa la question à un médecin qui lui fit savoir qu’il était déjà immunisé et qu’il n’avait pas besoin de se faire vacciner.
Voulant avoir le cœur net et être fixé définitivement sur la question, il consulta un autre médecin qui lui dit exactement le contraire de ce que lui a affirmé le premier, c’est-à-dire qu’il n’avait pas une protection suffisante et qu’il devait par conséquent se faire vacciner. Qui croire ?
Des spécialistes répondent et précisent
Avant tout, ces spécialistes tiennent à rappeler qu’il existe deux façons de développer une immunité : avoir été infecté par le virus ou par la vaccination. Ils ont établi que l’immunité naturelle acquise après infection et celle par vaccination diffère d’une façon à une autre par l’intensité de réponse et la durée de protection acquise. En outre, le niveau d’immunité acquise par la vaccination est constant, contrairement à celui acquis après infection qui est différent d’une personne à une autre.
De plus, deux études réalisées au début du mois de juillet 2021 ont démontré, selon plusieurs sites spécialisés, que les vaccins anti-covid19, même si une diminution d’efficacité était observée face aux nouveaux variant, fournissent toujours une excellente réponse immunitaire, tandis que les personnes infectées antérieurement et n’ayant pas été vaccinées étaient beaucoup plus vulnérables aux nouvelles souches émergentes.
Les spécialistes estiment donc que les vaccins constituent sure et fiable vers l’immunité, aussi bien contre les souches anciennes que nouvelles, dont le variant Delta.
Pour confirmer leurs dires, les spécialistes se basent sur des données statistiques qui font ressortir que les lymphocytes T (des cellules immunitaires impliquées dans l’élimination des cellules infectées et des virus déjà neutralisés par les anticorps) de près de 7% des anciens malades sont incapables de reconnaitre le virus trente jours après l’infection.
En outre, il a été établi que près de 5% des anciens malades pouvaient perdre leur immunité après quelques mois seulement, ce qui les rendrait vulnérable à une réinfection, pour certains après seulement un mois.
En outre, une étude a permis de découvrir que, seulement douze mois après une infection par les souches originelles du virus, 88% des anciens malades avaient des anticorps capables d’empêcher le coronavirus originel de réinfecter des cellules (en culture), mais moins de 50% des personnes déjà contaminées avaient des anticorps pouvant neutraliser le variant Delta.
Il faut rappeler aussi que les vaccins contre la covid19 génèrent (selon plusieurs études récentes) des réponses immunitaires plus fortes et plus fiables que celles obtenues par l’immunité naturelle.
Toujours dans le même sens, des études sur un vaccin ont démontré que la vaccination après une première infection permettait une production d’anticorps 100 fois plus importante que celle acquise après l’infection. En outre, la quasi-totalité des personnes ayant été vaccinées après une infection développaient des anticorps capables de la protéger contre le variant Delta.
Il apparait donc clair, après ces études et ces constats faits par des spécialistes, que la vaccination demeure la voie idoine de se protéger contre toutes les souches de coronavirus, même si les vaccins actuels n’ont pas encore atteint le niveau de perfection souhaité.
Tahar Mansour