Au lendemain de la résolution du Parlement européen : l’Espagne envisage de mettre fin à son accord avec le Maroc sur Ceuta et Melilla
Madrid n’en a certainement pas fini avec Rabat. L’invasion dramatique et criminelle de son territoire par près de 10.000 sujets marocains, constitués en grande partie de femmes et de mineures, sur fond d’images poignantes et dramatiques, suppose en effet la prise de mesures radicales et fermes afin que ce genre de graves dérives ne se reproduisent plus. L’Espagne envisage en effet de mettre fin à un accord qui autorise le passage sans visa des villes marocaines vers les enclaves nord-africaines de Ceuta et Melilla, a déclaré un responsable gouvernemental ibérique. Cette décision intervient au milieu d’une dispute entre les deux pays sur des questions liées au Sahara occidental, une région sur laquelle le Maroc revendique la souveraineté. « Le gouvernement envisage (…) de supprimer le régime spécial », a déclaré jeudi Juan Gonzalez Barba, ministre adjoint des relations avec l’Union européenne, lors d’une visite à Ceuta, selon le ministère des Affaires étrangères. « Les contrôles aux frontières se déplaceraient ensuite vers la frontière avec le Maroc », a-t-il ajouté. Pendant des années, les Marocains des villes entourant les enclaves pouvaient entrer sans visa, mais en exigeaient un pour se rendre en Espagne continentale ou dans le reste de l’espace Schengen sans frontières de l’Europe par voie maritime ou aérienne. Bien que ce soit toujours théoriquement le cas, la frontière est actuellement fermée par le Maroc depuis l’année dernière au milieu de la pandémie de coronavirus. Le mois dernier, environ 10.000 000 personnes ont nagé dans Ceuta ou ont escaladé la clôture frontalière après que les autorités marocaines aient semblé assouplir les contrôles dans un mouvement largement lié à la querelle sur le Sahara occidental.
R.I.