Les Africains ne veulent plus de la France sur le Continent et ils le disent haut et fort.
Le sentiment anti-français, est en effet, grandissant. Dans certains pays, la page est d’ores et déjà tournée avec la France.
Le Tchad, l’un des derniers pays sahéliens à abriter des forces françaises, a de son côté, annoncé jeudi au soir mettre fin aux accords de sécurité et de défense avec Paris, quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
Le même jour, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a également indiqué dans une interview à l’AFP que la France allait devoir fermer ses bases militaires dans son pays.
Des annonces qui viennent parachever la perte d’influence militaire de Paris dans la région du Sahel, après son retrait forcé lié aux coups d’État au Mali, au Niger, et au Burkina Faso.
«Le gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française», a déclaré le ministre des Affaires étrangères tchadien Abderaman Koulamallah sur la page Facebook du ministère.
La décision a été «prise après une analyse approfondie» et marque un «tournant historique», indique le ministère tchadien des Affaires étrangères.
«Après 66 ans de la proclamation de la république du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales», a-t-il ajouté, assurant que la visite de Jean-Noël Barrot avait par ailleurs permis de renforcer les relations bilatérales «à tous les niveaux».
Les bases françaises bientôt fermées au Sénégal
L’annonce du Tchad intervient alors que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a également indiqué jeudi à l’AFP que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal, invoquant lui aussi l’argument de la souveraineté.
«Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain», a dit le chef d’Etat au cours d’un entretien au palais présidentiel.
Elu en mars sur la promesse de rétablir la souveraineté de son pays, il a lui aussi assuré qu’il ne s’agissait pas d’un acte de «rupture», et a défendu un «partenariat rénové» avec l’ancienne puissance coloniale et alliée historique française.
«Soixante-cinq ans bientôt après notre indépendance, les autorités françaises doivent aussi envisager d’avoir un partenariat dépouillé de cette présence militaire-là», a indiqué Bassirou Diomaye Faye. «Aujourd’hui, la Chine est notre premier partenaire commercial. Est-ce que la Chine a une présence militaire au Sénégal ? Non», abonde le président sénégalais, qui dit néanmoins souhaiter maintenir «un partenariat privilégié» avec Paris.
«La France reste un partenaire important pour le Sénégal au regard du niveau d’investissements, de la présence de sociétés françaises et même de citoyens français qui sont au Sénégal», a-t-il assuré.
R.I