Amar Belhimer, ministre de la Communication, porte -parole du Gouvernement:
Comme à son accoutumée, le ministre de la communication, porte-parole du Gouvernement , n’y va pas par trente- six chemins pour dire ce qu’il pense du secteur dont il est chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de mener à bon port. Autrement dit, c’est sans détours qu’il répond aux questions d’un confrère du « Nouvel Economiste » à propos de ce département qu’il compte revigorer pour lui redonner ses lettres d e noblesse.
En déclarant tout de go que « Le secteur de la communication algérien est un champ de mines et de ruines », Amar Belhimer sait ce qu’il dit, lui l’enfant de la boite et observateur averti de la société algerienne.
“Journaliste moi-même et observateur de la scène médiatique algérienne en ma qualité de juriste-enseignant universitaire, j’avais une certaine idée des déficiences, des déficits, des défauts et des malformations.
Voire même des tares”, at-il déclaré pour mieux situer le drame de cette corporation considérée à juste comme le quatrième pouvoir.
Etat des lieux du secteur de la communication, plan social du président de la République, lancement de la nouvelle chaîne télé, liberté d’expression, mouvement populaire, journalistes incarcérés, gestion de la publicité publique, financements interdits pour la presse nationale depuis l’étranger, etc. C’est à toutes ces questions que le premier responsable du département de la communication a répondu avec aisance et conviction, du fait qu’il est animé de la volonté de donner un véritable coup de pied dans la fourmilière.
Ce qui est certain, c’est qu’il est fortement engagé à réformer le secteur médiatique algérien. Pour cela, il ne prend pas de gants pour donner une image hideuse du secteur de la communication en indiquant : « J’ai déjà utilisé la formule “champ de mines et de ruines” pour caractériser un secteur de la Communication qui, au fil du temps, a accumulé les retards et les handicaps en termes d’évolution vers la qualité de la forme et du fond de l’offre éditoriale des médias écrits et audiovisuels.
Journaliste moi-même et observateur de la scène médiatique algérienne en ma qualité de juriste-enseignant universitaire, j’avais une certaine idée des déficiences, des déficits, des défauts et des malformations.
Voire même des tares, mais aussi des avancées de la profession et des qualités, à titre individuel, de certains de ses acteurs.
Et pour mieux cerner le problème, il ajoute : « Journaliste moi-même et observateur de la scène médiatique algérienne en ma qualité de juriste-enseignant universitaire, j’avais une certaine idée des déficiences, des déficits, des défauts et des malformations.
Voire même des tares”. Ce qu’il y a d’intéressant à relever dans cet entretien, c’est incontestablement le décor planté par Amar Belhimer pour décrire de manière crue et sans fioritures, le secteur dont il premier responsable « J’avais aussi une certaine vision des facteurs de corruption et de gangrène du monde médiatique.
Mais jamais je n’aurai pu imaginer que le secteur était aussi gangréné par l’affairisme, la corruption et la médiocrité de certaines élites de l’administration et du secteur économique publics, sans oublier l’indigence du management des entreprises de presse privées qui se distinguent par des modèles économiques parfaitement inadaptés aux évolutions fulgurantes du journalisme, notamment sur Internet.
Ferhat Zafane