Aymen Benabderrahmane, chargé de former un gouvernement d’ici le début de la semaine prochaine
Le rideau est enfin tombé ce mercredi 30 juin 2021 sur la désignation du nouveau premier ministre en remplacement d’Abdelaziz Djerad, en la personne de l’ex ministre des finances, Aymen Benabderrahmane. Si le nom de Benabderrahmane avait circulé dans les coulisses des staffs gouvernementaux, il y en a d’autres qui l’accompagnaient, mais qui n’avaient pas la même carrure politique, ni les mêmes atouts de gouvernance.
Dans la foulée de sa nomination, le nouveau premier ministre est chargé de continuer les consultations avec la classe politique nationale pour la configuration d’un nouveau gouvernement qui sera soumis à l’approbation du président de la république, Abdelmadjid Tebboune.
« Vous êtes l’homme de la situation »
Connu pour sa rigueur dans la gestion, pour sa volonté de faire sortir l’Algérie du marasme économique et social dans lequel elle se trouve, Benabderrahmane se retrouve devant un choix difficile, obligé qu’il sera de compter avec les partis politiques et les indépendants élus dernièrement à l’APN pour former un gouvernement qui devra répondre à l’ordre de mission que lui a remis le président Abdelmadjid Tebboune et dont l’objectif premier est d’ordre économique et social : « mon choix s’est porté sur vous car je pense que vous êtes l’homme de la situation, ce qui attend le gouvernement à l’avenir est d’ordre économique et social et vous êtes bien placé pour mener à bien cette mission comme vous l’avez fait lorsque vous étiez ministre des finances », lui a notamment affirmé le président de la république en lui remettant la décision de sa nomination en qualité de premier ministre.
Donc, ce sera certainement un gouvernement de technocrates qui verra le jour car il sera chargé de mener à bien, et rapidement, les réformes promises et engagées par le président Abdelmadjid Tebboune, mais trouvera-t-il ce qu’il cherchera parmi ceux proposés par les partis politiques et les indépendants afin de garantir un passage en douceur des réformes et des lois au niveau de l’APN ?
Dans l’absolu, il faut bien croire que oui car, aussi bien des partis politiques que des listes indépendantes ont réitérés, après les élections du 12 juin 2021, leur soutien au programme du président de la république, même si la formation du MSP a décliné les offres de participer au gouvernement, une alliance entre les deux autres partis et les indépendants pouvant facilement garantir une confortable majorité pour aller dans le sens des réformes et des actions du staff gouvernemental.
Le nouveau premier ministre devra néanmoins faire appel à des ministres qui ont fait leurs preuves dans le gouvernement démissionnaire (Djerad) tout en se débarrassant de certains qui ont manqué de visibilité durant l’année passée et qui ont pratiquement failli à leurs missions, surtout pour certains départements « à risques », en relation directe avec la vie des citoyens afin de mettre fin à l’état de déliquescence et de désespoir qui frappe de plein fouet la société algérienne.
Les Algériens ont besoin de plus de transparence, de plus d’attention, de décisions courageuses pour régler les nombreux problèmes auxquels ils font face dans leur quotidien (eau, travail, pouvoir d’achat, etc…), décisions qui redonneraient confiance aux citoyens et barreraient la route à tous ceux qui cherchent par tous les moyens à discréditer le gouvernement et l’Etat algérien, aussi bien au niveau local qu’international, pour déstabiliser le pays et le plonger dans le chaos. La mission d’Aymen Benabderrahmane est complexe, difficile mais réalisable si le choix des nouveaux ministres est fait de manière judicieuses et qu’il n’y ait pas d’interférences qui pourraient lui porter préjudice.
« Poursuivez les consultations et formez votre gouvernement que je souhaiterais prêt d’ici le début de la semaine prochaine », lui a demandé le président de la République.
Le rendez-vous est donc donné au début de la semaine prochaine pour la formation d’un nouveau gouvernement sous la houlette d’Aymen Benabderrahmane, ce qui ne donne pas beaucoup de temps à ce dernier pour mener ses consultations. En tous les cas, les supputations vont bon train, certains observateurs et analystes citent plusieurs personnalités qui ont été reçues par le président qu’ils affirment être le véritable artisan de ces choix, d’autres tablent sur le maintien de quelques-uns qui se sont affirmés et qui ont opéré de véritables révolutions dans leurs secteurs respectifs.
Enfin, nous en saurons plus dans les tous prochains jours, tout en souhaitant au nouveau premier ministre, M. Aymen Benabderrahmane, plein de succès dans ses nouvelles fonctions.
Les faits saillants du parcours du nouveau premier ministre
Nommé gouverneur de la Banque d’Algérie le 14 novembre 2019, Aymen Benabderrahmane y engage des réformes salvatrices et y fait régner une atmosphère de transparence et de rigueur jamais vue auparavant.
En qualité de ministre des Finances, il s’est montré plus engagé en faveur des réformes budgétaires et plus à l’écoute par rapport aux pistes de sortie de crise que suggèrent les économistes et les experts.
Il a affirmé après sa prise de fonction en qualité de ministre des finances que : « la planche à billets, c’est terminé »
A propos du manque de liquidités, il a annoncé : « Nous mettons en place tous les mécanismes qui sont possibles pour répondre aux besoins de satisfaction de liquidité», en assurant que le comité de veille, regroupant tous les intervenants de la place, «va nous permettre de juguler ce phénomène et de répondre aux besoins des citoyens et des entités économiques ».Chose faite.
Ce ne sont là que quelques faits relevés de la gouvernance d’Aymen Benabderrahmane, ce qui a dû motiver sa nomination au poste de Premier ministre, avec pour mission de relever tous les défis qui se dresse devant l’Algérie, surtout, comme l’a relevé le président Abdelmadjid Tebboune, dans les domaines économique et social.
Tahar Mansour
Biographie officielle du premier ministreAimenBenabderrahmane
M. Aïmene BENABERRAHMANE est né le 30 août 1966 à Alger, diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration d’Alger, option économie et finances, il obtient par la suite un Magistère en sciences économiques et financières et plusieurs autres diplômes et certificats en management et audit. M. Benabderrahmane prépare actuellement un doctorat en sciences économiques.
Il intègre le secteur financier en 1991 et entame sa carrière au Ministère des Finances, au sein duquel il a été successivement Inspecteur des Finances au niveau de l’Inspection Générale des Finances (1991-2000), Inspecteur Général des Finances en 2004 et Inspecteur Général des Finances en Chef en 2006. De décembre 2001 au mois de mars 2010, M. Benabderrahmane a été Directeur-Adjoint du Contrôle au sein de l’Inspection Générale des Finances. De 2010 à 2019, il occupe le poste de Chef de Division Censeur de la Banque d’Algériepuis il est nommé Gouverneur de cette institution financière du 13 novembre 2019 à juin 2020, date à laquelle il est nommé ministre des finances du gouvernement Djerad.
Il est désigné, ce jour 30 juin 2021, Premier Ministre par Monsieur le Président de la République.
Tahar Mansour
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