Barrage éthiopien sur le Nil : la diplomatie algérienne entre en action
Très apprécié en Afrique, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, entame une première tournée africaine à partir de mardi prochain.
Il visitera, principalement, quatre pays, rapporte ce dimanche le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA). A commencer par la Tunisie voisine à laquelle les hauts responsables algériens réservent, en règle générale, leur premier voyage. Hier samedi, Ramtane Lamamra s’est entretenu au téléphone avec son homologue tunisien Othman Jerandi.
Les deux chefs de la diplomatie ont abordé la situation épidémiologique en Algérie et en Tunisie, mais surtout « les principaux sujets d’actualité au niveau de l’Union africaine ».
L’un des sujets inquiétants sur la scène africaine est le contentieux qui oppose l’Egypte et le Soudan à l’Ethiopie autour du barrage de la Renaissance. Mardi, Addis-Abeba a annoncé avoir achevé le second remplissage tant décrié par les deux premiers.
Dans un message publié en arabe sur son compte Twitter, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali a adressé un message à l’Égypte et au Soudan pour les rassurer. « Comme je vous l’avais promis à l’avance, le 9 juillet, l’Éthiopie a rempli son barrage pendant la saison des pluies avec prudence et de manière bénéfique », a-t-il affirmé.
Et d’ajouter, « tiens à vous assurer une fois de plus que ce remplissage ne lésera aucun de nos pays ». Ni Le Caire, ni Khartoum n’ont été rassurés. Bien au contraire, ils ont dénoncé la décision unilatérale éthiopienne.
Alors que la crise s’exacerbe entre les trois pays, les bons offices de la diplomatie algérienne, conduite par Ramtane Lamamra, sont sollicités directement. C’est la première fois que l’Algérie va tenter une médiation.
Selon TSA, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger va se rendre respectivement au Soudan, en Éthiopie et en Égypte.
« Pour le reste du périple, et fidèle à sa doctrine relative au règlement pacifique des différends et sa culture historique en matière de médiation, l’Algérie appuie la recherche d’une solution équitable et équilibrée à la question problématique de l’exploitation du barrage de la renaissance », a expliqué le portail d’information qui cite une source proche du dossier.
Membre non-permanant du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Tunisie a soumis, mercredi 7 juillet, un projet de résolution appelant le gouvernement éthiopien à arrêter le deuxième remplissage du barrage Renaissance.
Une initiative déplaisante aux yeux d’Addis-Abeba qui a réagi officiellement. S’en est suivi, le lendemain (jeudi 8 juillet), un entretien téléphonique entre le président tunisien, Kaïs Saïed et la présidente de l’Ethiopie, Sahle-Work Zewde.
Selon Business News, le président Saïed a réaffirmé, lors de cet appel, le soutien de son pays au principe du dialogue et de la négociation entre les pays concernés. Le but étant de « préserver leurs intérêts vitaux et parvenir à un accord juste, équitable garantissant les droits de toutes les parties ».
Depuis sa nomination à la tête de la diplomatie algérienne à la suite d’un remaniement du gouvernement, Ramtane Lamamra a reçu – et continue de recevoir – de nombreux appels téléphoniques de ses homologues notamment européens. La semaine dernière, il a reçu à Alger le conseiller d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.
Plus important, depuis son retour, M. Lamamra a réussi à mettre à nu les intentions lucifériennes du Maroc. Ils ont fini par commettre une bévue.
Skander Boutaiba