Belkhir El Farouk, nouvel inspecteur général des FAR : Un coup de pub raté pour masquer l’échec d’El Guerguerat
Belkhir El Farouk, nommé Inspecteur général des Forces armées royales (FAR) le 15 septembre dernier, suite à une annonce faite par le ministère de la Maison royale, du protocole et de la chancellerie, est désormais considéré comme le « numéro 2 » de l’armée marocaine. Le « numéro 1 » n’étant autre que le roi Mohammed VI, chef suprême et chef d’état-major des FAR. Agé de 72 ans, il est natif du sud du Maroc, on loin de Sidi Ifni, où un « hirak » historique a fait trembler en 2018 le trône de Mohamed VI. Belkhir El Farouk, né dans une province du Sud, près de Sidi Ifni, a passé quarante ans dans la zone sud en tant que militaire. Avant d’être nommé Inspecteur général des FAR, il était commandant de la zone sud depuis 2017, et va d’ailleurs le rester. El Farouk remplace le général Abdelfattah Louarrak, un militaire qu’il a longuement côtoyé, nommé il y a à peine plus de trois ans, en 2017. Ce changement effectué dans la discrétion et en toute hâte, trahit, si besoin en était les énormes difficultés que rencontrent les FAR sur le terrain face à l’APLS (armée de populaire de libération du Sahara Occidental) depuis la rupture unilatérale par le Maroc du cessez-le-feu conclu en 1991 avec le front Polisario, et a reprise du conflit armé dans la zone tampon d’El Guerguerat, mais aussi au-delà du mur de sable, dit « mur de la honte, érigé avec l’aide du génie de l’armée sioniste. Un inspecteur général des FAR dispose de prérogatives très importantes en lien avec la direction des opérations stratégiques et de terrain mais aussi l’organisation et l’armement de l’armée aérienne, maritime et terrestre. C’est lui qui préside les comités de discipline ou promeut les officiers. Il a également la possibilité de conclure des accords militaires avec des pays étrangers ou des accords de coopérations bilatérales, et peut éventuellement participer à des missions militaires étrangères. « C’est un poste très sensible. Il est donc choisi par e roi lui-même, ou à tout le moins l’un de ses conseillers les plus proches. Depuis le coup d’Etat raté du général Oufkir, assassin de l’opposant Mehdi Benbarka, contre Hassan II, défunt père de Mohamed VI, c’est le roi lui-même qui garde le contrôle absolu sur les aspects opérationnel des FAR. Cela donne une idée sur le fait que les menaces qui pèsent sur ce régime corrompu ne viennent pas seulement du peuple, mais aussi et surtout de l’armée marocaine. Mustapha Adib, ancien officier des FAR, dans un entre accordé à La Patrie New, avait en effet que Mohamed VI allait être déposé par sa propre armée et que cela ne saurait tarder. Cette double casquette « inspecteur général des FAR » et « commandant de la zone sud » n’est pas une première. C’est même une tradition. Bien avant Belkhir El Farouk, plusieurs illustres hauts gradés ont cumulé les deux fonctions. Parmi eux : Ahmed Dlimi, Abdelaziz Bennani ou encore Bouchaib Arroub. Abdelfattah Louarak, le prédécesseur de Belkhir El Farouk, a été le seul à ne pas remplir ces deux missions. Cela trahit la paranoïa et la peur-panique de Mohamed VI de ses propres officiers supérieurs, dont les plus importants et les plus hauts gradés sont « exilés vers l’extrême-sud du pays. Belkhir comme Bennani, son prédécesseur à ce poste, ont lamentablement perdu leur conflit armé contre l’APLS, en dépit des aides reçues de la part de la France et de l’entité sioniste. L’homme qui a dirigé les opérations dans la zone tampon de Guerguerat à la mi-novembre 2020 n’est autre que le général Farouk. Ce choix confirme donc la volonté marocaine d’opter pour l’escalade, comme nous le supposions en évoquant les couleurs partisanes du futur gouvernement marocain. Au total, Belkhir El Farouk cumule 52 ans d’expérience dans le domaine militaire. Lauréat de l’Académie militaire de Meknès en 1972 avec un grade de sous-lieutenant, il est aussi titulaire d’un diplôme d’application « infanterie et instructeur commando » obtenu en France ainsi que du diplôme d’enseignements militaires via les cours de l’état-major. C’est dans la deuxième moitié des années 1980, après sa promotion au grade de commandant, qu’il débute son ascension fulgurante dans la hiérarchie militaire. En 2006, il est nommé chef du troisième bureau de l’état-major général des FAR, puis inspecteur d’infanterie avant d’être désigné par Mohammed VI commandant de la zone sud en 2017. Il est le premier militaire à obtenir ce poste sans être passé par le grade d’inspecteur général des FAR. C’est également lui qui a coordonné avec le commandement américain la nouvelle édition de l’African Lion toujours près de Tan-Tan. On le dit homme de terrain, et hautement qualifié. Ce ne sont là que des images et déclarations « promotionnelle » qui le montrent en plein exerce miliaire, allongé au sol, fusil pointé sur un nemi imaginaire. Il trouvera cependant à qui parler, et va même se casser les dents sur la ténacité, le courage et la détermination des vaillants soldats de l’APLS.
Mohamed Abdoun