Bernard de La Villardière : un journaliste à la solde de la “désinformation”
« Algérie, le pays de toutes les révoltes » est le titre d’un reportage diffusé par «Enquête Exclusive » sur M6. Mais que se cache-t-il vraiment derrière cet intérêt que portent pour l’Algérie, les médias français en général et Bernard de La Villardière en particulier, lui qui consacre à l’Algérie un deuxième sujet après celui réalisé sur la jeunesse algérienne en 2011, soit il y a plus de neuf ans ? Quelle mouche a donc piqué cet ancien animateur (1985) de Medi 1, une radio franco-marocaine installée à Tanger ?
Le journaliste français connu pour ses sujets et ses traitements sulfureux, affirme sans scrupule aucun, dans une déclaration à la presse française, précédant la diffusion du dit reportage avoir « réussi un exploit malgré la censure du régime », dans un pays « qui se révolte contre un régime dictatorial, un pays où les journalistes locaux sont empêchés de travailler, et les journalistes étrangers d’entrer dans le territoire ». Pourtant, la charte des journalistes (français) est claire.
Publiée en juillet 1918 et révisée en janvier 1938, puis en 2011, elle a été rebaptisée « Charte d’éthique professionnelle des journalistes » pour souligner qu’elle désigne des droits et des devoirs à la fois.
Selon le texte, le journaliste doit considérer la calomnie, les accusations sans preuves, la déformation des faits et le mensonge comme « les plus graves fautes professionnelles ». Il s’interdit d’être payé par un service public ou par une entreprise privée qui pourrait profiter de sa qualité de journaliste, de ses influences, et de ses relations ni « confondre son rôle avec celui d’un policier ».
Bernard de La Villardière a-t-il omis l’existence de ce texte ? Vraisemblablement oui. Car, pour « réussir» sa « mission », en Algérie, parce qu’elle en est une, l’équipe d’Enquête Exclusive a fait appel à des « journalistes franco-algériens ». «Nous avons aussi travaillé avec des équipes binationales qui peuvent voyager d’un pays à l’autre. Ce qui nous a permis de tourner». Cette possibilité d’allers-retours entre l’Algérie et la France était cruciale pour faire sortir du pays les images et les documents nécessaires à l’enquête, affirme le rédacteur en chef de l’émission.
Á comprendre : Toute l’équipe a agit dans l’illégalité. Oui, dans l’illégalité. Supposons un instant que c’est un journaliste algérien qui tente « cette aventure » en France ? Quelle en sera la réaction ? La réponse est sans équivoque. Dans ce même pays qui prône la « démocratie » sous d’autres cieux, on aura tout vu. Et on a encore en mémoire les agissements des policiers de la « République » lors des manifestations des Gilets Jaunes. On a aussi en mémoire comment ces mêmes policiers « piquaient » les téléphones portables de nombreux badauds qui filmaient ces scènes, qui nous rappellent la police de Maurice Papon lors des manifestations des Algériens, à Paris du 17 octobre 1961.
Un animateur aux scandales
Bernard de La Villardière, a, à derrière lui, une riche carrière de journaliste, certes, mais ponctuée de « scandales » comme ce fut le cas, à tel point que, le journaliste est souvent « remis à sa place ».
En 2016, par exemple, il lance l’émission « Dossier tabou » sur M6, avec un premier numéro sur « L’Islam en France : le République en échec » diffusé le 28 septembre 2016, pendant le tournage, alors qu’il interviewe un imam, il est agressé par des racailles – le maire de Sevran (EELV) dénonce non pas les agresseurs, mais le présentateur qui « utilise tout le monde » et participe à la « stigmatisation » de sa commune. Le CCIF et l’Observatoire de la laïcité, deux associations bien-pensantes, s’en prennent aussi à ce reportage. Le second numéro est diffusé 6 mois plus tard, le 27 mars 2017, avec pour sujet le cannabis.
Le 26 février 2018 il est violemment pris à partie dans Touche pas à mon poste par Rokhaya Diallo puis Gilles Verdez et quitte le plateau, accusé d’islamophobie, et à mots couverts, de racisme. Il a participé à l’émission pour « promouvoir un film sur les forces françaises en Guyane, produit par [sa] société Lignes de Front ».
F.H