Bien que l’abrogation de la disposition est rejetée : 3,8% de couples polygames en Algérie
Contrairement aux préjugés, les algériens ne sont pas polygames. Ils sont certes 61,5% à s’opposer à l’abrogation de la disposition du Code de la famille, dès lors qu’elle est inspirée de la charia.
Mais dans la pratique, uniquement 3,8% des couples polygames en Algérie, selon les conclusions d’une enquête menée en 2022 par le Centre d’information et de documentation sur les droits des enfants et de la femme. Cette statistique se rapproche de celle contenue dans le rapport 2019 du MICS, qui estime à 3,2% le nombre des femmes algériennes mariées à homme qui a une seconde épouse.
A vrai dire, 16,5% des femmes, célibataires ou mariées, consentent à se lier à un mari polygame. Sur ce taux, 5% l’acceptent sous conditions.
Par ailleurs, 90% des algériens sont contre les mariages forcés ou arrangées, ou même la légalisation du mariage précoce par un juge des mineurs (plus de 80% chez les femmes, 62% chez les hommes).
Le libre choix des futurs conjoints fait la tendance. Selon l’étude du Ciddef, « Un quart des hommes et des adolescents concéderaient ce choix aux parents si le/la futur/e conjoint/e lui plaît ». 80% des femmes et 73% des hommes désapprouvent le recours au mariage religieux (avec la Fatiha). Ils sont attachés à l’enregistrement de l’union à l’état-civil. « Ceci s’expliquerait par la crainte des parents et des femmes de la précarité juridique (en termes de droits civils) du mariage religieux ».
S.B