Blé : bataille entre Paris et Moscou pour le marché algérien
La part de la France dans l’approvisionnement en blé de toutes sortes est passée de 56% à 24%, au cours des dix premiers mois de 2021. La raison de cette baisse est due, aux amendements et changements intervenus dans le nouveau cahier des charges approuvé par les autorités algériennes, qui accordent une attention croissante à la qualité de leur contenu, ce qui a ouvert la porte à la concurrence de plusieurs autres pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest et d’Amérique pour remporter des marchés qui leur étaient presque impossibles auparavant, sans parler de la Russie, qui a répondu largement au contenu du cahier des charges, puisque l’Algérie a importé par l’intermédiaire de l’office professionnel des céréales de ce pays, sept navires de janvier de l’année en cours au mois d’octobre, chacun avec un tonnage estimé à trente mille tonnes, portant le total des importations à 210 000 tonnes.
Demetra Trading, le 3ème plus grand opérateur dans le segment de l’exportation de blé en Russie, a annoncé le 20 octobre, la réception par l’Algérie de deux navires transportant au total 60 000 tonnes de la céréale. Il s’agit du second envoi depuis la Russie vers le pays d’Afrique du Nord après celui de juin dernier (28 500 tonnes).
Plus globalement, cette nouvelle expédition participe au mouvement de retour de la Russie sur la scène céréalière en Algérie après 5 ans d’absence. L’ex-URSS qui bénéficie depuis octobre dernier d’un assouplissement des normes relatives au taux de grains punaisés, envisage d’exporter vers le pays, 1 million de tonnes de blé d’ici la fin de la saison 2021/2022 en juin prochain.
Actuellement, la majorité des besoins d’importation en blé de l’Algérie est satisfaite par l’Union européenne (UE). Selon les statistiques de Trade Data Monitor (TDM) relayées par le Département américain de l’agriculture (USDA), les pays de la zone économique lui ont fourni environ 5,94 millions de tonnes de blé en 2020/2021, soit 78 % du total de ses achats (7,54 millions de tonnes).
Il est à savoir enfin, que la consommation locale de blé est évaluée à 11 millions de tonnes par an.
Yahia Maouchi