Washington veut faire comme si rien (de grave) ne s’était passé en Palestine occupée, et que tous ces morts n’avaient pas la moindre importance, sans doute parce qu’arabes et musulmans. Ce qui donne une idée précise sur l’identité véritable de ceux qui ne respectent pas les libertés et les identités religieuses dans le monde.
Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, continue sa tournée diplomatique au Proche-Orient pour tenter d’éviter un embrasement dans la région. Après s’être entretenu avec le prince héritier saoudien MBS, le Secrétaire d’Etat américain a rencontré ce mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour amorcer une désescalade dans l’enclave palestinienne et à la frontière libanaise, ainsi les discussions sur l’après-guerre.
Pas un mot en revanche sur les plus de 23.000 victimes civiles, le génocide et le drame incommensurable vécu par plus de deux millions de Palestiniens depuis le début du mois d’octobre passé. Washington vient d’obtenir le soutien de certains pays arabes et de la Turquie pour la reconstruction de Gaza, et exige désormais une implication de l’Etat hébreux. Les voix appelant à un cessez-le-feu immédiat sont toujours nombreuses.
Plusieurs manifestations ont été organisées dans les grandes villes israéliennes pour dénoncer la lenteur des discussions diplomatiques. Mais les négociations pour une nouvelle trêve sont au point mort, alors que les forces israéliennes continuent leur incursion terrestre et aérienne massive dans le Sud de Gaza. L’offensive a déjà fait plus de 23 000 morts Palestiniens et déplacé les deux tiers des 2,3 millions de Gazaouis selon le Hamas. Si Blinken met en avant le prétexte de la reconstruction de Gaza, il est certain qu’il trahit la crainte de Washington pour son protégé israélien depuis que les Houtis et le Hamas se sont jetés dans la mêlée. Le risque d’embrasement total du Moyen-Orient n’est donc pas à écarter. A suivre…
Wassim Benrabah